Mobilisation des universités : la présidente de Paris 10 somme Pécresse d'écouter

Fabienne Guimont Publié le

« Madame la ministre, je vous en prie, écoutez, maintenant ! ». Cette sommation ne vient pas d’un syndicat mais de la présidente de l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, Bernadette Madeuf, élue il y a un an sur une ligne prudente vis-à-vis de la LRU. Dans une lettre envoyée le 4 février 2009 à Valérie Pécresse, elle se fait l’écho des mobilisations des enseignants-chercheurs de son campus rassemblés dans « cette volonté qu’ils perçoivent de régenter sans prendre le temps d’écouter pour comprendre ».  

Une prise de position très nette d’un président d’université avec ses enseignants-chercheurs, encore rare dans leur mouvement de grève contre la réforme de leur statut et contre celle de la formation et du recrutement des futurs enseignants.

D’autres présidents ont pris la parole à titre individuel pour marquer leur inquiétude. Dans Libération du 6 février 2009, Jean-Loup Salzmann, à la tête de Paris 13, parle aussi « d’exaspération » partagée des présidents d’universités avec la communauté universitaire « devant l’accumulation des réformes, l’apparente non-concertation et le fait que le rythme n’est plus tenable ».

Des présidents d'université débattent à la Sorbonne

A Paris 4, Georges Molinié réunit le 9 février 2009 d’autres présidents d’université – peut-être ceux de Paris 8 et Paris 10 – pour « exposer leurs points de vue » sur les deux réformes contestées.     

Dans un communiqué du 5 février 2008, la CPU se déclare toujours solidaire de Valérie Pécresse sur la réforme du décret de 1984, tout en protestant contre les suppressions d’emplois et en soulignant la « confusion croissante » autour de la mastérisation de la formation des enseignants. De quoi négocier avec la ministre dans la prochaine semaine ?

Fabienne Guimont | Publié le