Mouvement dans les lycées : la mayonnaise prend

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La FIDL et l'UNL appellent les lycéens à de nouvelles manifestations jeudi 3 avril. Mardi, environ 4 500 personnes dont 400 professeurs ont manifesté contre la suppression de postes d’enseignants dans le secondaire. En attendant que Xavier Darcos reçoive les organisations lycéennes la semaine prochaine, les établissements restent mobilisés. Reportage à Paris au lycée Voltaire, en grève.

« Tous ensemble contre la suppression de postes ». La pancarte, posée sur les poubelles qui bloquent l’entrée du lycée Voltaire, à Paris (11ème arrondissement), donne le ton. Depuis le 17 mars 2008, l’établissement est en grève. Les cours ne sont plus assurés depuis le 20. Professeurs, élèves et même parents d’élèves, unis, manifestent ainsi leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement.

Des promesses, encore des promesses

« Avant les vacances de février, le rectorat nous a promis que la classe de seconde qui devait être supprimée serait maintenue, de même que certains postes d’enseignants. Deux semaines plus tard, nous avons appris qu’il ne restait plus aucune trace de ces promesses… Nous avons alors commencé le mouvement », raconte une prof de SVT (sciences de la vie et de la terre) et une prof de lettres, seules à la sortie du lycée déserté (les autres sont tous partis manifester). Aujourd’hui, la classe de seconde est rétablie mais cinq postes d’enseignants et un poste de CPE (conseiller principal d’éducation) seraient toujours supprimés. En outre, une classe de première S ferait toujours défaut. « Nous allons bientôt enseigner devant 35 élèves... Et à tous les coups, cet été, on va nous pondre un décret pour nous imposer trois heures supplémentaires par semaine à la rentrée. Il faudra bien compenser les postes supprimés », prédisent les professeurs. Las…

AG à la salle des fêtes

Qui dit lycée bloqué, dit plus d’espaces pour se rassembler et décider. Alors, les lycéens de Voltaire improvisent… Les assemblées générales ont lieu dans la salle des fêtes de la mairie du 11e arrondissement de Paris et à la Maison des métallos (un espace culturel et associatif), gentiment prêtées pour l’occasion. Il faut dire que le maire PS est de mèche avec les grévistes… « Il est venu nous rendre visite le vendredi 28 mars pour nous assurer de son soutien », témoigne les deux profs, qui aimeraient que les élus et les parents d’élèves reprennent le flambeau du mouvement.

« Aujourd’hui, beaucoup de questions se posent, notamment sur les examens (brevet, bac) qui approchent. Les professeurs sont tiraillés… Ce n’est satisfaisant pour personne de voir les jeunes dans la rue et non en classe », concluent-elles.

         

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