Mouvement des enseignants-chercheurs : la CP-CNU vote le retrait du projet de décret statutaire

Fabienne Guimont Publié le

Le 26 janvier 2009, la conférence permanente du Conseil national des universités (CP-CNU) a voté un texte - à l’unanimité moins une voix - pour le retrait du projet de décret de 1984 modifiant le statut des enseignants-chercheurs. La CP-CNU dénonce la remise en cause du « cadre statutaire national des enseignants- chercheurs » et redoute des « décisions locales  arbitraires qui risqueraient d’accentuer les inégalités entre personnels, disciplines (en particulier celles à faibles effectifs), formations et établissements, au détriment de l’intérêt scientifique et des étudiants ». D’autres critiques sont formulées sur la remise en cause d’aspects du métier qui lui semble fondamentaux comme le lien entre enseignements et recherches, les « libertés académiques » et « l’indépendance scientifique ».  

Deux décrets à revoir  

Ce vote s’est déroulé lors d’une assemblée générale programmée. Le rôle de la CP-CNU est fortement modifié par la réforme engagée par Valérie Pécresse et les gages accordés le 15 janvier dernier n’ont pas emporté son adhésion. Le texte demande la « ré-ouverture de négociations avec toutes les instances et organisations représentatives de la communauté universitaire portant conjointement sur le décret statutaire et sur le décret CNU [de 1992] ». 

Le Snesup se réjouit de cette prise de position et indique dans son communiqué que la CP-CNU « appelle à la rétention, par les sections du CNU, des décisions de qualification de la seconde session (de partiels) ».  

Les départements juridiques en tête de la mobilisation 

L’appel à la grève du 26 janvier 2009 lancé par le Snesup (classé à gauche) et AutonomeSup (à droite) dans les universités a été suivi par les enseignants-chercheurs essentiellement dans les départements de droit, de sciences économiques et de sciences de gestion. Le Snesup déclare un taux de grévistes de 60 % dans ces secteurs avec de fortes mobilisations dans des universités comme Paris 1, Paris 8, Marne-la-Vallée ou Tours. L’UFR d’anglais de Paris 7 a aussi voté la grève.  

Les grèves administratives s’amplifient  

Les grèves administratives se poursuivent et s’amplifient. La rétention de notes (à Aix-Marseille, Lille 1, Lille 3, Montpellier 3, Nancy 2 ou Strasbourg) concernerait, d’après le Snesup, la moitié des enseignants et un tiers des universités refuserait de faire remonter les maquettes de master « enseignement ».

Des journées banalisées pour organiser des débats autour des réformes engagées dans le supérieur sont prévues ou ont été organisées à Paris 13, Lille 1, Le Mans, Caen, Nancy 2 notamment. Dans la plupart des universités, les cours devraient reprendre mardi et mercredi, avec l’organisation d’assemblées générales en vue des manifestations du 29 janvier.    

Les organisations étudiantes ne sont pour le moment pas montrées solidaires du mouvement des enseignants-chercheurs. La Fage et l’Uni dénoncent les rétentions de notes. L’UNEF appelle les étudiants à se mobiliser le 29 janvier contre la réforme « à marche forcée » de la mastérisation des enseignants et les suppressions de postes dans le supérieur principalement. 

Fabienne Guimont | Publié le