C’est un sérieux coup porté à Nantes Université, l’établissement expérimental qui devait regrouper Centrale Nantes et l’université de Nantes. Le conseil d’administration de l’École centrale de Nantes a rejeté mercredi dernier, par un vote de 17 voix contre, 12 voix pour, et 1 abstention, les statuts de ce regroupement. La majorité absolue, soit 16 voix, était requise.
Ce projet d’établissement expérimental devait voir le jour en décembre 2019. "Ce vote de rejet a des conséquences lourdes pour l’avenir de Nantes Université et celui de l’enseignement supérieur et de la recherche dans notre territoire. Je vais échanger avec les deux autres membres fondateurs de Nantes Université et de NExT, le CHU et l’Inserm, ainsi qu’avec le CNRS afin de prendre la mesure concrète des conséquences de ce vote et préparer l’avenir", a déclaré le président de l'Université de Nantes, Olivier Laboux, dans un mail envoyé à l'ensemble du personnel mercredi dernier.
Poursuivre les discussions
Ce rétropédalage ne signe pas pour autant l’arrêt de mort de Nantes Université. Centrale Nantes affirme sa volonté de "poursuivre rapidement les discussions avec l’université de Nantes". Dans un communiqué paru mercredi dernier, le conseil d’administration explique qu’il "n’a pas souhaité approuver en l’état les statuts et le décret de création du futur établissement expérimental". Il souligne cependant qu’il a "mandaté le directeur de Centrale Nantes (Arnaud Poitou, NDLR) pour faire avancer les travaux en cours et revenir vers lui à sa prochaine réunion".
De son côté, la direction de Centrale Nantes réaffirme sa volonté de "s’inscrire dans une logique de construction d’un projet avec l’université de Nantes" et de "mettre en place les conditions d’une réflexion sereine".
L'école s'engage à tirer les leçons de ce vote négatif et comprendre […] les raisons profondes de cette décision. (A. Poitou)
Dans un communiqué paru jeudi dernier, le directeur de Centrale Nantes assure que "l’école est déjà engagée dans un double travail : d’une part, tirer les leçons de ce vote négatif et comprendre […] les raisons profondes de cette décision. D’autre part, se remettre en question pour mieux contribuer […] à l’émergence de l’université cible".
Les regroupements entre écoles et universités, qui permettent notamment une meilleure visibilité à l’international, se multiplient en France. L’ordonnance de décembre 2018 les a facilités en permettant aux différentes composantes de garder leur personnalité morale. Seulement voilà, la négociation des statuts prend souvent plusieurs années. À suivre...