Pas facile, jusqu’ici, de se repérer dans le magma des formations « vente » des chambres de commerce et d’industrie. Pour pallier ce manque de lisibilité, deux réseaux peu connus du grand public, les IFV (Instituts des forces de vente) et les IPC-ECD (Instituts de promotion commerciale - écoles du commerce et de la distribution) ont décidé de repenser leur stratégie de marque. A l’initiative de l’ACFCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie), ces écoles présentes dans 74 villes ont abandonné leurs sigles pour se réunir sous une bannière commune, baptisée « Négoventis ». Le nom et le logo ont été proposés par l’agence « C’est un signe », qui a également réalisé une étude de positionnement pour un coût total de 25 000 euros. La genèse du projet, officialisé en mars 2010, aura duré un peu plus d’un an.
Pour l’ACFCI, ce label doit avant tout permettre aux entreprises de mieux identifier ces diplômes. « L’idée, c’est de fournir aux recruteurs une boite à outil compréhensible. Derrière Négoventis, un patron doit savoir qu’il peut trouver des commerciaux de tout âge et de tout niveau », explique Hervé Demazure, chef du service formation à l’ACFCI. En effet, les huit cursus Négoventis (2 700 jeunes formés chaque année) oscillent entre les niveaux bac, bac+2 et bac+3, et sont proposés en formation initiale, continue, par l’alternance ou la validation des acquis de l’expérience. Cette nouvelle marque est aussi l’occasion de mieux s’adapter à l’évolution de la demande. « La distinction entre les IPC-ECD, tournés vers la vente magasin, et des IFV, axés sur les métiers commerciaux, était de moins en moins pertinente pour les recruteurs, qui veulent des profils aux compétences mixtes », constate Bruno Demazure.
Alternative aux diplômes d’Etat
Avec ce réseau unifié et plus visible, les CCI entendent également imposer leurs diplômes « maison » face à ceux de l’éducation nationale, qu’elles proposent également. Plusieurs centres de formations consulaires (Négocia à Paris, CCI Formation à Lyon) viennent d’ailleurs d’abandonner, dans le secteur de la vente, certains diplômes d’Etat (BTS, bac pro) pour se recentrer sur les cursus Negoventis. « Nos propres formations nous permettent beaucoup plus de souplesse et de réactivité que celles de l’éducation nationale. Nous pouvons être plus proches des attentes des entreprises et garder la main sur le contenu », remarque Astrid Destombes, responsable du réseau Négoventis à l’ACFCI.
Preuve que la stratégie fonctionne, plusieurs formations consulaires qui n’étaient pas affiliées aux IFV ou aux IPC-ECD viennent de frapper à la porte de Négoventis, afin d’intégrer le réseau. Les candidatures seront examinées dans les semaines à venir.
