Neoma : les axes stratégiques toujours "pertinents" malgré la crise

Agnès Millet Publié le
Neoma : les axes stratégiques toujours "pertinents" malgré la crise
Neoma fait le point sur son évolution stratégique. // ©  Neoma
Après un an de pandémie, l’école de management basée à Rouen, Reims et Paris fait le point sur les conséquences de la crise sanitaire et l’impact sur sa stratégie 2018-2022, marquée par l’évolution de ses campus et de son PGE.

"Les axes de transformation identifiés par l’école pour sa stratégie 2018-2022 sont restés pertinents malgré la crise sanitaire : que ce soit l’accent mis sur le digital, la transformation des campus ou les dimensions internationale et sociétale", explique Delphine Manceau, directrice générale de Neoma, à l’occasion d’un point stratégique de mi-parcours.

L’école, qui mise sur une rentrée 2021 en présentiel à 100% "pour retrouver le collectif", déploiera pleinement son nouveau modèle pédagogique à partir de 2022. Elle s’appuiera sur la mise en place de 30 salles hybrides, soit 10 par campus.

"Le présentiel demeurera le système majeur mais l’hybride perdurera. Tout l’enjeu sera d’identifier les situations où le numérique renforce le modèle pédagogique. Par exemple, avec ces nouvelles salles, un étudiant de Reims pourra suivre une conférence donnée sur notre campus de Rouen. Et nous conserverons le lien avec les étudiants en échange international", explique la directrice générale.

Des nouveaux parcours et doubles diplômes

Pour diversifier son offre de second cycle, Neoma BS proposera quatre nouveaux parcours "Global in" à la rentrée 2021 autour de la big data avec Tsinghua University (Chine) ; du droit en partenariat avec Instituto de Empresa Business School (Espagne) ; autour de l'entrepreneuriat avec University of South Florida (États-Unis) et autour de l'"Anglosphere" avec University of Stellenbosch (Afrique du Sud).

Ces parcours sélectifs sont immersifs, avec un M1 en deux ans, dont deux ans à l’international (avec deux stages et deux expériences académiques).

Neoma ouvre également 12 double diplômes, à l’international mais aussi en France, notamment quatre parcours géopolitique et management avec l’IRIS Sup’. Enfin, l’école lance sa coding school, une plateforme d’apprentissage, pour initier ses étudiants à différents langages de code. Des cours seront déployés en M1, M2 et en MSc.

32 nouveaux partenaires internationaux

L’international reste un pilier central du développement de l’école qui ajoute 32 nouveaux établissements partenaires cette année, soit 360 au total. Pendant la crise, Neoma s’est mobilisée pour envoyer ses étudiants en échange. Au total, 1.058 étudiants sont partis.

"On a vu notre agilité : quand des pays se fermaient, d’autres restaient ouverts. Nous avons négocié des places dans des pays proches, en activant nos alumni sur place pour que les étudiants ne soient pas isolés. Cela a été une grande fierté pour nous", indique Delphine Manceau.


Quatre pôles d’excellence en recherche
L’école a identifié quatre pôles d’excellence dans lesquelles elle veut être la référence. Ils s’ajoutent aux départements disciplinaires, en croisant les compétences :
- "the world we want" : car les entreprises "sont préoccupées par ces sujets d’aller vers un monde plus respectueux de l’environnement et des minorités".
- "the future of work" : car "la manière de travailler et de manager changent et de nouveaux métiers émergent".
- "AI, data science and business" : pour comprendre le fonctionnement et les enjeux éthiques de ces domaines.
- "the complexity advantage" : pour accompagner les décideurs sur les enjeux de complexités logistiques et géopolitiques.
Vingt enseignants-chercheurs sont recrutés pour "renforcer la qualité" de sa recherche.

Pérenniser les dispositifs d’accompagnement déployés pendant la crise

Depuis mai 2020, plusieurs dispositifs ont été lancés ou renforcés pour garder le lien avec les élèves et seront pérennisés.

Le service wellness, lancé il y a quatre ans, accompagne les étudiants dans leur quotidien (logement, bourses, ateliers pour organiser son temps). Il mobilise une quinzaine de personnes, dont des extérieurs (notamment des infirmières, des psychologues et des psychiatres), soit un doublement des effectifs depuis un an.

"Ce service sera une composante clef de l’école dans les années à venir. La qualité de vie devient un sujet de plus en plus important", indique la directrice. De même, les ateliers conviviaux (cuisine, yoga) et le "buddy system", binôme d’étudiants formés pour intégrer les internationaux seront maintenus.

Enfin, alors que les futurs diplômés "sont plus préoccupés par leur employabilité qu’il y a un an et demi", l’école a transformé son offre d’aide à l’insertion pour aider les étudiants à réorienter leurs projets professionnels dans des secteurs en difficulté (loisirs, tourisme). Près de 500 alumni les ont accompagnés dans leur recherche et leurs entretiens, mais aussi pour réussir leurs premières semaines d’insertion professionnelle, entravées par le distanciel.

Par ailleurs, l’école souhaite soutenir les étudiants dans un but de diversité sociale. C’est un point essentiel de la stratégie : les bourses ont triplé en deux ans pour atteindre 2,2 M€ en 2020-2021. Au sein du PGE, 32% des étudiants sont boursiers, dont 26% de boursiers d’État. S’ajoutant à ces bourses, un fond de solidarité exceptionnel de 375.000 € a été mobilisé pour 700 étudiants, durant la crise.


Un nouveau campus pour Paris à la rentrée 2021
Le volet architecture est au cœur de la stratégie. Au-delà de l’intégration de l’hybridation, l’école fait évoluer ses campus, grâce à des salles de créativité et des espaces de coworking. À la rentrée 2021, l’école s’installe dans son nouveau campus parisien, qui a représenté un investissement de 80 M€. Le projet du campus de Reims dans le quartier des magasins généraux a été ralenti par la pandémie mais "avance doucement". À Rouen, la réflexion est en cours entre un déménagement ou une rénovation.

Agnès Millet | Publié le