
« Pour la première fois, une certaine cohérence s’installe », écrit le président d’Assas sur son blog . Depuis que Bernard Larrouturou a demandé aux présidents des universités parisiennes de plancher sur un « projet d’établissement : que voulez-vous faire de votre université ? », « le regroupement : avec qui voulez-vous coopérer au sein d’un ensemble plus large ? » et « les conséquences en termes d’immobilier et de vie étudiante : comment l’immobilier doit-il être restructuré en fonction de ces deux données préalables ? On devrait aboutir à quelque chose de concret », poursuit Louis Vogel.
Deux PRES en gestation
Et du concret, le cabinet de la ministre va effectivement en recevoir avec la création de deux PRES (pôle de recherche et d'enseignement supérieur) au cœur du Quartier latin. Le premier, né de l’alliance Paris Centre, réunit Paris 5, Paris 7, Sciences Po, l’INALCO et l’Ecole des hautes études de santé publique (sans Paris 1 pour qui l’opération campus se joue désormais de l’autre côté du périph’, à Aubervilliers). Le second, baptisé vraisemblablement "Sorbonne" rassemble quatre des sept membres de Paris Universitas : Paris 2, Paris 3, Paris 4 et Paris 6.
La montagne Sainte-Geneviève aussi
Ces deux PRES - dont les statuts s’apprêtent à être déposés après de longues semaines de tractations - s’estiment en pôle position pour l’Opération campus. Mais ils ne seront pas les seuls en lice. Les établissements de la montagne Sainte-Geneviève montent eux aussi un dossier commun, sous la houlette de Monique Canto-Sperber, directrice de l’ENS.
Une configuration finalement proche de celle de l’an dernier qui comptait quatre projets pour Paris intra-muros : les trois cités précédemment, et celui de Dauphine. Le président de cette université digère d’ailleurs très mal d’être écarté du PRES "Sorbonne" au motif que ses locaux ne sont pas dans le Quartier latin. « L’éloignement de Dauphine est très relatif. Pourquoi à dix stations de métro et 5 km à vol d’oiseau serions-nous considérés comme des expatriés ? », déplore-t-il.
Quelle place pour l'Alliance Paris Universitas ?
A son mécontentement s’ajoute l’incompréhension de l’alliance Paris Universitas (à laquelle appartiennent aussi Dauphine, l’EHESS et l’ENS). Son existence n’est pas remise en cause, mais elle cherche sa place dans cette nouvelle géographie du paysage universitaire parisien. Le conseil d'administration de Paris Universitas se réunira le 24 février 2009. A l’issue de cette date, d’autres projets pourraient encore parvenir sur le bureau de Bernard Larrouturou parmi lesquels celui certainement de Dauphine.
Un projet autour du logement et de l'orientation au Quartier latin
Un cinquième projet fait également l’objet de discussions sans susciter de grand enthousiasme pour l’instant. Porté par Monique Canto-Sperber, il associerait les trois projets du Quartier latin autour d’une thématique étudiante sur le logement et l’orientation. A quelques jours de la remise de leur copie, les établissements parisiens - notamment ceux réunis au sein des PRES - espèrent avoir fait les efforts nécessaires pour être éligibles, cette fois, à l’Opération campus. Mais à trop vouloir se partager les parts restantes du gâteau, il ne pourrait ne leur rester que des miettes. Voire pis encore si la ministre décide de les laisser sur leur faim.