Opération Campus : Nancy-Metz et Lille repêchées par le plan anti-crise

De notre correspondante, Elise Descamps Publié le

Les quatre universités lorraines bénéficieront finalement, comme celles de Lille, du plan Campus. Après avoir été recalés en juillet 2008, et s'être vu attribuer le lot de consolation de « campus prometteur », ces deux dossiers viennent d'être repêchés dans le cadre du plan de relance économique annoncé le 4 décembre 2008 à Douai par Nicolas Sarkozy. Cela porte à douze le nombre de sites concernés par cette vaste opération de rénovation immobilière. La part qui sera attribuée à ces deux nouveaux venus sur les 700 millions d'euros annoncés en faveur de l'enseignement supérieur et de la recherche n'a pas encore été précisée.

"Un oubli réparé"

« Disons que c'était un oubli du jury qui vient d'être réparé ! », commente en Lorraine, le sourire aux lèvres, François Laurent, président de l'INPL (Institut national polytechnique de Lorraine), une des quatre universités concernées, et porte-parole des universités de Nancy au titre de président de l'EPCS Nancy-Université. « Je me réjouis que notre conception d'une université pouvant être un moteur de développement économique et social soit partagée au niveau de l'Etat », ajoute-t-il, les trois autres présidents ne trouvant rien à redire non plus à l'objectif de relance économique qui leur est ainsi attribué.

Nancy et Metz parlant d'une seule voix

Valérie Pécresse a certainement fait évoluer sa position suite à sa venue à Nancy le 4 novembre 2008, dans le cadre d'un colloque sur la mobilité étudiante. « Pour elle, nous étions un dossier parmi d'autres. Elle s'est rendue compte de notre détermination et de notre union quand elle nous a vus tous les quatre dans la même pièce parler d'une seule voix », affirme François Le Poultier, président de l'université Nancy 2. Le dossier lorrain avait pour particularité de rassembler le site de Nancy et celui de Metz, qui historiquement ont longtemps été concurrents, et qui depuis leur candidature commune au plan Campus ont décidé d'accélérer leur rapprochement pour une université unique en 2012.

L'implication des collectivités territoriales

L'université de Metz a particulièrement donné l'image de la bonne équipière, en acceptant, suite à l'échec de juillet, de se retirer du projet, suivant les conseils du ministère de présenter un projet uniquement nancéien, avant d'y être récemment réintégrée. François Le Poultier explique aussi ce revirement par « le soutien unanime des collectivités territoriales » dans une région habituée aux « antagonismes ».

Le maire UMP de Nancy, André Rossinot, avait notamment écrit à Nicolas Sarkozy. Les échanges entre les quatre universités et le cabinet de la ministre ont aussi continué. « On savait que notre dossier n'était pas clos. On les sentait presque aussi déçus que nous de ne pas avoir pu sélectionner plus de dix projets, et l'argument d'un déséquilibre nord-sud dans le plan campus a sans doute eu son poids, d'où la sélection finalement de Nancy-Metz et de Lille », note Jean-Pierre Finance, président de Nancy 1.

Sur la lancée du label "campus prometteur"

Aucun calendrier précis de mise en œuvre n'a pour le moment été annoncé par les acteurs lorrains. Ces derniers poursuivent pour l'instant les démarches engagées dans le cadre du label « campus prometteur » : après avoir signé, mi-novembre 2008, une convention avec la Caisse des dépôts et consignations, ils sont actuellement à la recherche d'une assistance à la maîtrise d'ouvrage, afin de réaliser le diagnostic préalable aux opérations immobilières.

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