Où sont les soutiens de Valérie Pécresse ?

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Le discours musclé de Nicolas Sarkozy le 22 janvier 2009 sur la recherche, les déclarations de Xavier Darcos, jeudi 12 février 2009 sur RMC, qui ont remis le feu aux poudres, mais aussi la création d’un groupe de travail parlementaire (UMP) en parallèle de la mission confiée à Claire Bazy-Malaurie à propos du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs.

Un député UMP demande le retrait du projet statutaire

A cette liste déjà chargée s'est ajoutée la déclaration du député UMP Daniel Fasquelle, qui est revenu à la charge dimanche 15 février, pour demander le retrait du décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs. Doyen de la faculté de droit de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et membre du groupe de travail parlementaire, il a affirmé qu'il allait demander à Jean-François Copé que toute « ambiguïté » soit levée, en « disant clairement que le Conseil d'Etat n'est plus saisi de l'actuel projet de décret et que l'on travaille donc désormais à un nouveau texte ». Le député souhaite également que soit indiqué que « l'évaluation, nécessaire, ne peut se faire qu'au plan national et par discipline ».

Autant d’interventions émanant de son camp qui n’aident pas forcément la ministre de l’Enseignement supérieur sur le chemin de l'adoption de ses réformes.

L'Elysée s'impatiente

L'Elysée, dans un communiqué du 13 février 2009, a demandé que soient « rapidement explorées de nouvelles pistes pour l’évaluation des enseignants-chercheurs et l’organisation de leurs services ».

Un aveu d’abandon ? Pas du tout selon Valérie Pécresse. « Le décret n’est pas caduc. Il est remis sur le métier selon les principes fondateurs de la réforme tels que les a réaffirmés vendredi le président de la République, c’est-à-dire évaluation nationale par les pairs de la même discipline, plus de souplesse dans l’organisation du service enseignant et surtout autonomie des universités », a-t-elle affirmé sur radio J dimanche 15 février 2009. La ministre a également déclaré que Nicolas Sarkozy l'avait assurée « de son entier soutien dans la poursuite de (ses) travaux ». Une précision utile.

Les régionales mises "entre parenthèses" pour Pécresse

Mais Le Monde du 13 février indique aussi que "à l'Elysée, on reproche désormais à Mme Pécresse d'avoir consacré davantage d'énergie à la campagne des régionales en Ile-de-France qu'aux problèmes universitaires". La ministre a bien entendu le message apparemment puisqu'elle a annoncé le 15 février mettre sa campagne pour les primaires "entre parenthèses".

Gilbert Béréziat : Valérie Pécresse a "de la classe"

Cette ministre a « de la classe », note Gilbert Béréziat dans son dernier billet , mais elle fait face à une « équation particulièrement difficile à résoudre et des ennemis puissants et multiformes ».  

« Il y a eu des erreurs, mais ce sont d’abord des erreurs collectives du pouvoir, ou plutôt la conséquence du renforcement du marais conservateur du système universitaire au sein de la Sarkozie », ajoute le vice-président à l’international de l’UPMC (et ancien président de cette université) le 16 février 2009 sur son blog.

« S’il y a des reculs aujourd’hui ce ne sont pas ceux de la ministre, ce sont ceux du président. Ce sont les arbitrages de Bercy effectués à l’automne et sur lesquels le président ferait bien de revenir, c’est l’intervention intempestive de Darcos qui rêve de prendre sa place », note le délégué de Paris Universitas.  

Des propos aux vertus apaisantes pour une ministre en difficulté depuis plusieurs semaines. Il la rencontre d’ailleurs le jour de la publication de son billet, officiellement à propos de l’Opération Campus.

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