Ouverture sociale des grandes écoles : lancement des "Cordées de l'entrepreneuriat"

Marie-Anne Nourry Publié le
Après les "Cordées de la réussite", c'est au tour des "Cordées de l'entrepreneuriat", un nouveau dispositif d'ouverture sociale s'inspirant d'une association étudiante de l'EM Normandie, de voir le jour dans les grandes écoles. Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, a annoncé son lancement, à Paris, le 23 mars 2011.

Les objectifs de ces nouvelles cordées sont de sensibiliser les jeunes d'origine modeste à la création d'entreprise, de les former au sein des grandes écoles et de les accompagner jusqu'à l'implantation de leurs activités en périphérie urbaine ou en zone rurale.

Des étudiants de l'EM Normandie à l'origine de ce nouveau dispositif


Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, s'est inspiré d'ACCES (Association de coaching à la création d'entreprise), une association étudiante de l'EM Normandie, qu'il a rencontrée en octobre 2010, pour mettre en place les Cordées de l'entrepreneuriat. Cette association a été créée en 2009 par sept étudiants dans le but d'accompagner des jeunes porteurs de projet, issus de quartiers classés en zones urbaines sensibles, dans la création de leur entreprise. Les futurs entrepreneurs sont sélectionnés au préalable par Havre Développement, le comité d'expansion économique de la région havraise. ACCES entretient également des partenariats avec la CCI du Havre, la Chambre des métiers et de l'artisanat, Pôle Emploi ou encore la Junior Entreprise de l'EM Normandie.

Farid Raho, l'un des trois jeunes ayant bénéficié en 2010 d'un "coaching sur mesure", a rapporté son expérience lors du lancement des Cordées de l'entrepreneuriat. "Je souhaite créer une entreprise d'import-export de matériels de travaux publics et trois étudiants de l'EM Normandie ont été 'mis à ma disposition' pour m'aider dans les études de marché, la mise en place d'un business plan ou les statuts juridiques de ma future entreprise ». Un coaching qui ne résout pas tout. « C'est un travail de longue haleine et ma création d'entreprise est en stand-by à cause des risques financiers trop importants », poursuit le jeune entrepreneur. « J'ai préféré opter pour un emploi salarié, dans le même secteur, afin de mettre de l'argent de côté et rebondir dans quelques années avec un apport financier."


En attendant de pouvoir monter son entreprise, le jeune homme est entré dans une dynamique de retour à l'emploi, objectif premier du dispositif d'ouverture sociale. "Mais cela prouve que le dispositif doit être soutenu par des institutions financières, comme par exemple la Caisse des Dépôts", ajoute Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l'égalité des chances.

Expérimentation en cours dans trois autres grandes écoles


En attendant sa généralisation à l'échelle nationale, les Cordées de l'entrepreneuriat sont en phase d'expérimentation à Grenoble Ecole de Management, au groupe ESC Troyes et à l'Ecole des Mines d'Alès.

Christine Lagarde, ministre de l’économie, de l'industrie et de l'emploi, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, et Maurice Leroy, ministre de la Ville, ont apporté leur soutien à ce dispositif d'ouverture sociale.

Marie-Anne Nourry | Publié le