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Paces : les doyens franciliens veulent la peau du redoublement

Martin Rhodes Publié le
Paces : les doyens franciliens veulent la peau du redoublement
C'est Paris-Descartes, Sorbonne université, Paris-Diderot et Paris-Est-Créteil qui expérimenteront "Paces 1" à la rentrée 2018. // ©  Aurore Abdoul-Maninroudine
Quatre universités parisiennes expérimenteront, à partir de septembre 2018, "Paces 1", nouveau processus de sélection pour les études de santé. La sélection en deuxième année se fera via un écrit et un oral. Quant au redoublement, il est supprimé, remplacé par le dispositif AlterPaces.

"Seulement 30 à 40 % des étudiants intègrent la deuxième année des études de santé après une ou deux années de Paces [première année commune aux études de santé]. Le prix humain de ce système est beaucoup trop élevé", s'indigne Jean-Luc Dubois-Randé, le président de la Conférence des doyens de médecine. Le remède a peut-être été trouvé : une Paces en un an, composée d'un concours écrit et d'un concours oral de repêchage, où le redoublement serait supprimé, remplacé par des alternatives telles que le dispositif AlterPaces.

Quatre des sept universités parisiennes (Paris-Descartes, Sorbonne université, Paris-Diderot, Paris-Est-Créteil), et très probablement les universités de Lille et de Bretagne occidentale, expérimenteront, dès septembre 2018, ce tout nouveau processus de sélection intitulé "Paces 1". Ces expérimentations seront évaluées par les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé courant 2019.

L’oral, pour diversifier le profil des admis

Auront accès à la deuxième année des études de santé des étudiants issus d’AlterPaces et de la Paces. Parmi ces derniers, entre 70 et 80 % auront réussi les écrits, quand les 20 à 30 % restants seront passés par l’oral de repêchage. Une faculté qui disposerait d'un numerus clausus de 100 places, et qui en consacrerait 20 au dispositif AlterPaces (entre 10 et 30 % du numerus clausus), offrirait ainsi 80 places aux étudiants issus de la Paces, 70 après l'écrit et 10 après l'oral.

Cet oral, d'une durée de 30 à 40 minutes calqué sur celui du dispositif PluriPass d'Angers, permettra notamment de repêcher les candidats ayant loupé de peu le concours écrit. En effet, selon la Conférence des doyens de médecine, les doublants qui parviennent à intégrer la deuxième année sont globalement les primants ayant échoué de peu. Le nombre d'étudiants en Paces autorisés à passer l'oral oscillera entre deux et trois fois le nombre de places offertes à l'oral. Le jury s’appuiera sur des grilles d’évaluation précises, qui prendront en compte les connaissances, mais également les compétences, la motivation et le projet professionnel des candidats afin de diversifier le profil des admis.

Paces 1 et AlterPaces en tandem

"Dans les quatre universités parisiennes, le couple Paces 1 - AlterPaces sera indissociable", précise Bruno Riou, le président de la Conférence des doyens de santé d'Île-de-France. Les étudiants qui auront échoué en Paces auront la possibilité, comme c'est déjà le cas dans certaines universités, de s'inscrire en deuxième année de licence et rejoindre le dispositif AlterPaces, lancé en 2013 et qui sera évalué par les ministères courant 2022.

Ils pourront ainsi retenter leur chance après une deuxième ou troisième année de licence, selon les universités. Une possibilité qui présente l'avantage d'éviter les redoublements et le stress d'une deuxième année de concours, tout en validant des années de formation. Aujourd'hui marginal et peu connu, le dispositif AlterPaces s’apprête à être généralisé, comme le préconisait le récent rapport de Jean-Paul Saint-André sur l’accès aux études de santé.

Quid de l’année de transition ?

La fin du redoublement en Paces semble mettre tout le monde d'accord, y compris les organisations étudiantes. Toutefois, certains enseignants alertent sur le risque de rupture d'égalité entre les candidats lors de l'année de transition. En effet, en 2018-2019, les promotions parisiennes des quatre universités accueilleront à la fois des doublants et des primants qui n'auront qu'une seule et unique chance au concours. Afin que les primants aient, d'un point de vue mathématique, autant de chances que les doublants, les ministères pourraient notamment décider d'augmenter de manière significative (de l'ordre de 25 %) le numerus clausus l'année de mise en œuvre de l'expérimentation.

Martin Rhodes | Publié le