Gel des droits d'inscription : universités et écoles mécontentes

Aurore Abdoul-Maninroudine Publié le
Gel des droits d'inscription : universités et écoles mécontentes
Les droits d'inscription à l'université et dans les écoles d'ingénieurs n'augmenteront pas en 2016. // ©  Camille Stromboni
Pour la deuxième année consécutive, le montant des droits d’inscription n’augmentera pas, annonce mercredi 6 juillet 2016 le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Une décision qui suscite la colère des présidents d'université et des directeurs d'écoles d'ingénieurs, qui appellent à une augmentation de leur budget 2017.

Les organisations étudiantes ont donc obtenu gain de cause : les droits d'inscription à l'université et dans les écoles d'ingénieurs relevant du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche n'augmenteront pas à la rentrée 2016, cela pour la deuxième année consécutive.

Unef et Fage satisfaites mais vigilantes

Si l’Unef se réjouit de ces mesures qui constituent "une bonne nouvelle pour les étudiants", elle demande aussi une augmentation du budget de l'enseignement supérieur, "nécessaire pour assurer des bonnes conditions d'études aux étudiants".

Même son de cloche du côté de la Fage, qui se "félicite d’avoir été entendue" tout en demandant "une augmentation d’un milliard [d'euros] du budget alloué aux établissements".

Universités et écoles en colère

De leur côté, les présidents d'université et les directeurs d’écoles d’ingénieurs ne décolèrent pas. "Le ministère avait le choix entre l’augmentation des droits d’inscription ou [celle] de la dotation des universités. Il a choisi. Nous attendons donc une augmentation de notre dotation", fait savoir Jean-Loup Salzmann, président de la CPU (Conférence des présidents d'université).

Sans cela, prévient-il, "les  universités ne seront pas capables d’accueillir les 40.000 étudiants supplémentaires à la rentrée 2016 et de financer l’augmentation du point d’indice".

François Cansell, président de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs), se dit "atterré" par l’annonce du ministère, estimant que "l’augmentation des droits ne pénalise pas les couches socio-professionnelles les plus défavorisées".

Depuis plusieurs mois, les directeurs plaident en faveur d’une hausse de ces droits pour les écoles d’ingénieurs sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. "Les ministères techniques ont le courage de rééquilibrer la baisse des dotations, en permettant à leurs écoles d’augmenter leurs droits, constate François Cansell. Notre ministère n’a même pas ce courage, c’en est désespérant…"

25.000 bourses supplémentaires
Autres mesures annoncées aujourd'hui par Najat Vallaud-Belkacem : le gel du prix du ticket de restauration universitaire, une première sous ce quinquennat, et celui de la cotisation d’assurance-maladie des étudiants. 

Enfin, 25.000 nouveaux étudiants bénéficieront à la rentrée 2016 du nouvel échelon de bourse "0 bis", d’un montant de 1009 €. Il s’agit de la concrétisation d’une promesse faite en avril dernier par le Premier ministre, Manuel Valls, dans le cadre des mesures en faveur de la jeunesse. Par ailleurs, l’ensemble des bourses, quel que soit l’échelon, seront indexées sur l’inflation, soit une augmentation de 0,1 % à la rentrée.

Aurore Abdoul-Maninroudine | Publié le