Pas de seconde chance pour les candidats à l’agrégation retardés par la SNCF

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Affaire classée pour le ministère de l’Education nationale. « Quelle que soit la sympathie qu'a pu témoigner le ministre à l'endroit des candidats, il n'apparaît pas possible de faire recomposer l'ensemble des candidats aux onze épreuves » de l’agrégation, indiquait-il à l'AFP.

Le 2 avril 2009, une soixantaine d’étudiants avaient trouvé porte close en arrivant après 9h00 au centre d’examens d'Arcueil (Val-de-Marne). Une panne électrique sur le réseau SNCF de la gare du Nord les avait retardés.

Evoquant le principe d’égalité des candidats à un concours de la fonction publique, le cabinet de Xavier Darcos a déclaré que "la seule solution juridique possible serait de faire recomposer l'ensemble des candidats de ces onze disciplines, soit 7.500 personnes à travers l'ensemble du territoire. Cette solution n'est pas retenue".

Et pour cause, une telle opération reviendrait probablement cher (le ministère « ne peut pas évaluer le coût ») et provoquerait la contestation des étudiants arrivés à l’heure (et satisfaits de leur composition !).

Le droit européen en dernier recours ?

Malgré tout, les candidats malheureux ne sont pas décidés à en rester là… Dans un premier temps, ces derniers se sont rassemblés dans un collectif : le « collectif des agrégatifs injustement éliminés ». Une première pétition a circulé sur le lieu de l’examen et a recueilli près de 200 signatures (sur les quelque 1500 candidats présents).

Une seconde pétition a été lancée sur Internet et le collectif a ouvert un blog . Aujourd’hui, il étudie les recours juridiques possibles. « Nous avons pris rendez-vous avec différents avocats pour connaître leur avis. Nos chances paraissent minces devant le droit français. Nous envisageons donc de nous tourner vers le droit européen », indique Laurent Zimmermann, agrégatif en lettres modernes et porte-parole.

Solutions moins coûteuses

Solidaire, la Société des agrégés de l’université demande à Xavier Darcos de recevoir une délégation du collectif, estimant qu’il a le « devoir moral » de considérer leur situation, au cas par cas.

« Nous demandons au ministre d’offrir au moins un report de stage* et/ou une aide financière à ceux qui, avec quatre épreuves sur cinq, étaient très proches de l’admissibilité. Nous avons également proposé la solution, peu coûteuse, suivante : refaire passer une épreuve aux candidats retardataires qui ont effectué toutes les autres et créer, si nécessaire, une liste complémentaire d'admission où seraient ajoutés quelques postes pour ceux qui obtiendraient, à l'issue de l'oral, un total de points égal ou supérieur au total du dernier admis sur la liste principale », explique Jean-Michel Léost, son président.

Quelque soit la réponse obtenue, la Société des agrégés de l’université souhaite que le ministère « tire les leçons de cet incident » et « étudie la possibilité d'assouplir à l'avenir le cadre juridique du déroulement des concours dans le respect de l'égalité entre tous les candidats ». Histoire que plus personne ne revive ce cauchemar de tout étudiant en période d’examen…

*Lorsqu’un étudiant a déjà obtenu le CAPES (concours d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré), il peut demander un report de stage d’un an – c’est-à-dire ne pas travailler immédiatement – afin de préparer l’agrégation. Mais cette possibilité ne leur est offerte qu’une seule fois.

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