Peter Todd : "En nous alliant à NewUni, nous pourrons développer des liens plus intimement"

Cécile Peltier - Mis à jour le
Peter Todd :  "En nous alliant à NewUni, nous pourrons développer des liens plus intimement"
Le directeur général de l'école de Jouy-en-Josas l'assure : en s'alliant à NewUni, HEC gardera son identité. // ©  HEC
Après des mois de suspense, la réponse est tombée le 30 mars 2018 : entre Paris-Saclay et NewUni, HEC a tranché en faveur d'une alliance avec le second regroupement, mené par Polytechnique. Le directeur général de la business school, Peter Todd, détaille à EducPros les raisons de ce choix.

Le conseil d’administration de HEC a validé, le 30 mars 2018, le ralliement de l’école au projet NewUni. Pourquoi ce choix ?

Tout d’abord, je souhaite préciser que nous ne devenons pas membre de NewUni ; nous avons proposé de créer une alliance avec elle, sous forme d’une joint-venture, qui reste à élaborer.
Quant à savoir pourquoi, NewUni est une très belle université de science et de technologie, nous sommes une très belle école de management, toutes deux avec des programmes et des chercheurs qui rayonnent à l’international. L’idée est de voir comment mutualiser certains projets autour d’un pôle technologie, innovation, économie, au service de nos deux ensembles.

Peter Todd, HEC
Peter Todd, HEC © HEC

Pourquoi avoir préféré NewUni à Paris-Saclay ?

Nous sommes partis des besoins de nos étudiants et de ceux des entreprises. La complémentarité avec une école d’ingénieurs s'est imposée naturellement. Les composantes de NewUni sont, comme HEC, des grandes écoles, des établissements à taille humaine, avec un suivi attentif des étudiants et des professeurs.

C’est un cadre au sein duquel nous pourrons développer les liens entre nos étudiants et nos chercheurs de manière plus intime. Cette taille modeste est d'ailleurs un marqueur de bon nombre de grandes universités au monde. Caltech, par exemple, accueille quelques milliers d’étudiants...

Nous continuerons, bien entendu, à mener des projets avec les établissements membres de l’Université Paris-Saclay, synonyme d’excellence internationale.

Paris-Saclay a la réputation d’avoir une gouvernance complexe. Est-ce pour cela que vous lui avez préféré NewUni ? Et dans ce cas, pourquoi avoir opté pour un simple partenariat ?

De par son statut d'EESC, HEC doit conserver une organisation agile. Je ne sais pas ce que devenir membre de NewUni ou de Paris-Saclay aurait impliqué, mais l’alliance nous permet de conserver notre gouvernance actuelle et notre marque, ce qui est important.

Sur quels projets concrets cette alliance débouchera-t-elle ?

Les composantes de NewUni sont nos partenaires depuis longtemps. Nous allons nous appuyer sur l’existant pour engager de nouveaux projets à l’interface du management, de l’économie et des technologies. À l’instar du MSc Data Science for Business HEC/Polytechnique, nous pouvons imaginer une série de nouveaux Masters double-diplômants, autour de l’intelligence artificielle notamment.

En matière de recherche, nous allons continuer à développer le Labex Ecodec, piloté par HEC, Polytechnique et l’Ensae ParisTech. Nous avons des projets plus ponctuels, comme ce travail mené avec Polytechnique sur l’impact des algorithmes dans le domaine du droit. Et nous allons en lancer d’autres.

Quelle forme juridique cette alliance prendra-t-elle ? Disposera-t-elle d’un budget dédié ?

Tout cela sera discuté dans le cadre du montage du partenariat. En tant que directeur général de HEC, j’ai été mandaté pour négocier au cours des prochains mois avec les composantes de NewUni, dont l’interlocuteur-clé est Jean-Lou Chameau. Nous allons bâtir ensemble une proposition qui sera ensuite soumise à notre conseil d’administration.

HEC sera-t-elle représentée au sein de la gouvernance de NewUni ?

Il nous faut d’abord imaginer une gouvernance au sein de l’alliance elle-même, mais nous n’avons pas prévu de représentation de HEC au sein de New Uni.

Cette alliance est-elle une première étape avant une intégration totale ?

Je ne saurai prédire l’avenir. Pour l’instant, notre objectif est d'édifier une alliance forte. Nous verrons ensuite comment elle évolue, mais une chose est sûre : HEC gardera son identité et sa manière de faire.

Cécile Peltier | - Mis à jour le