Picardie : une bourse de la Région pour fidéliser les futurs enseignants

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L’académie d’Amiens : souvent on y vient pour passer le concours et on y reste le temps d’obtenir sa mutation. Pour lutter contre ce phénomène, le Conseil régional propose une bourse de 2500 euros par an aux étudiants en masters d’enseignement en échange de leur fidélité à la région après le concours.

La Picardie est troisième sur le podium des académies que les enseignants veulent quitter. Comme dans les académies de Créteil et Versailles, ce phénomène porte préjudice à la stabilité des équipes et à la pérennité des projets menés dans les établissements. "Et depuis la réforme de la formation des enseignants, le nombre de candidats aux concours de l’enseignement a baissé au niveau national et particulièrement en Picardie. Dans certaines disciplines du CAPES (Concours d'aptitude au professorat du second degré), en particulier les sciences, il y a jusqu’à 55% de candidats de moins qu’avant", détaille Michel Vignal, conseiller régional délégué à la vie étudiante. 

2 500 euros par année de master enseignement

Pour susciter des vocations, le Conseil régional de Picardie a mis en place un système de bourse régional de soutien aux futurs enseignants, destiné aux étudiants de masters 1 et 2 d’enseignement. Le budget global est de 500 000 euros. Chaque étudiant perçoit 2 500 euros par an pendant ses deux années de master, soit 200 étudiants aidés chaque année. Les critères pour décrocher cette bourse ? La situation sociale et le mérite scolaire, c'est-à-dire la mention en licence, ainsi que le fait d'avoir passé sa licence en Picardie. "Le but est de recruter les bons étudiants picards, note Michel Vignal, mais cette bourse devrait aussi attirer des étudiants venant d'autres régions et notamment de région parisienne." 

La contrepartie : rester en Picardie pour enseigner

L'engagement des bénéficiaires, sous peine de devoir restituer la bourse perçue, est de passer un concours menant à l’enseignement (professeur des écoles, professeurs de collège ou de lycée, conseiller principal d'éducation) et de formuler leur premier vœu d’affectation dans l’académie d’Amiens. "De fait, lorsque les professeurs des collèges et lycées font un vœu en Picardie, ils n’en sortent pas avant trois ou quatre ans", précise le conseiller régional délégué à la vie étudiante.
Autre engagement des étudiants bénéficiaires de cette bourse : être « ambassadeur de Picardie » pendant un an. Une mission qui consiste à accompagner un jeune enseignant originaire d’une autre région et nommé en Picardie.

Un dispositif déjà expérimenté mais sans engagement de l'étudiant 

Déjà expérimentés en 2003, avant la masterisation, avec un financement de 1.800 euros par an pendant les années de licence 2, licence 3 et la première année d'IUFM, ce dispositif avait permis d'accroitre le vivier des futurs enseignants dans l'académie d'Amiens. "La différence, c'est que l'obligation de rester enseigner dans l'académie n'avait pas été posée et nous avons changé cela", analyse le conseiller régional.

Un dispositif du Conseil régional qui entre dans une politique plus globale de lutte contre l'évasion des étudiants picards. Rendez-vous fin décembre 2012 pour un premier bilan du dispositif régional de soutien aux futurs enseignants.

Soutenir les futurs enseignants en langues régionales

Ce type de bourse du Conseil régional vise généralement les futurs enseignants en langues régionales. C’est le cas en Aquitaine, où les étudiants préparant les masters d'enseignement bilingue français-occitan futurs enseignants bilingues français Occitan peuvent bénéficier d’"Ensenhar //font>" , aide individuelle. Son équivalent en Bretagne s’appelle "Skoazell //font>". Le dispositif picard est le seul qui ne concerne pas une langue régionale.

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