Plan licence : Pécresse distingue 16 universités

Fabienne Guimont Publié le

« Les deux tiers de nos étudiants sont à l’université. Nous ne pouvions plus nous permettre l’échec de masse des premiers cycles universitaires ». En ouverture de sa conférence de rentrée, le 18 septembre 2008, Valérie Pécresse a dressé un premier bilan positif sur les projets des universités rendus pour le plan « réussir en licence ». Toutes ont répondu. Moins d’une dizaine d’universités n’ont pas encore reçu le satisfecit de la DGES (direction générale de l'enseignement supérieur) pour obtenir leurs crédits. Ils devront reprendre leurs propositions qui ne pourront être mises en œuvre qu’au second semestre.

En revanche, friande des sélections, la ministre de l’Enseignement supérieur a distingué symboliquement seize « projets exemplaires » (Aix-Marseille 1, 2, 3, Bordeaux 1, Dijon, Grenoble 1, La Rochelle, Le Havre, Lille 1, Metz, Nancy 1, Paris 6, 12, Pau, Poitiers, Toulouse 2). Les projets seront rendus publics à l’occasion de leur présentation le 20 octobre 2008 au Cneser. Les étudiants de première année de licence sont aussi sollicités pour donner leur avis dans un forum ministériel. « Ils nous diront si les conditions de leur réussite sont là », affirme Valérie Pécresse. 

68 millions d’euros en 2009

En 2008, ce plan sera financé à hauteur de 35 millions d’euros, soit entre 150 000 et 700 000 euros par université. Le seul critère était le nombre de bacheliers en retard parmi les inscrits en licence. En 2009, 68 millions d’euros seront versés aux établissements. Ils seront répartis en fonction du projet déposé, permettant de réduire l’échec en licence. Ensuite, les crédits seront alloués en fonction des nouveaux critères d’attribution des moyens après la réforme de San Remo. 

Au total, sur cinq ans, les licences recevront 730 millions d’euros. La ministre a précisé que 2250 postes de moniteurs (soit 700 équivalents temps plein) ainsi que des étudiants tuteurs sous contrat seraient affectés au meilleur encadrement du premier cycle universitaire. Les étudiants devraient pouvoir bénéficier de 5 heures de cours supplémentaires chaque semaine. Les enseignants référents toucheront une prime de 2000 euros par an.

En attendant le budget

Sur les 900 suppressions de postes – 450 dans l’enseignement supérieur et 450 dans la recherche – pour 2009, Valérie Pécresse a précisé que celles-ci ne concerneraient pas les enseignants-chercheurs mais des emplois de catégorie C dans les universités. Une première réponse devant la grogne de la CPU et des organisations syndicales. La ministre a confirmé que l’intégralité des fonds correspondant aux postes non renouvelés suite aux départs en retraite seraient réinjectés dans la revalorisation des carrières des personnels. Sur ce point, la ministre n'a donné aucune indication. Pas avant le budget, dont les premières lignes devraient être connues au conseil des ministres du 30 septembre 2008.

Orientation active : le ministère dresse un premier bilan en demi-teinte

Le nouveau serveur de pré-inscription (admission post-bac ) a livré ses premières données. Les bacheliers généraux n’ont été que 41% à choisir l’université en premier vœu, derrière les IUT et BTS. La totalité des académies utiliseront ce serveur en 2009, contre 24 cette année. « L’université dispose des meilleurs enseignants, elle doit reconquérir les meilleurs étudiants, et cela dès la première année », a déclaré la ministre.
Valérie Pécresse a aussi dressé un premier bilan de l’orientation active. Très mitigé. Seul un tiers des lycéens qui se sont pré-inscrits ont reçu un avis et un conseil d’orientation. La moitié d’entre eux seulement se sont déplacés pour un entretien avec un enseignant. Les changements d’orientation n’ont été conseillés que dans 15 % des cas.

  
 

Fabienne Guimont | Publié le