Pour conquérir l’Isite, Montpellier choisit ses combats

De notre correspondant à Montpellier, Guillaume Mollaret Publié le
Pour conquérir l’Isite, Montpellier choisit ses combats
L'université de Montpellier et ses 19 partenaires déposeront le 29 novembre leur dossier Muse, dans le but de décrocher l'Isite. // ©  David Richard/Transit/Picturetank pour l'Université de Montpellier
Candidate malheureuse à l'Idex à trois reprises, Montpellier part à la conquête d'un Isite avec un projet tourné vers la santé, l'agronomie et l'environnement. Elle a jusqu'au 29 novembre 2016 pour déposer son dossier.

Avec la santé, l'agronomie et l'environnement pour bannière, Montpellier se recentre sur ses fondamentaux. Par trois fois candidats malheureux à l'Idex, l'université de Montpellier et ses 19 partenaires ont décidé de présenter leur candidature à l'Isite sur la base de ce qui constitue leurs points forts au regard des classements internationaux. Le dossier doit être déposé le 29 novembre 2016.

"Sur 6.000 scientifiques qui composent notre communauté, 70 % sont proches de l'agronomie, de l'environnement et de la santé", a plaidé François Pierrot, vice-président de l'université de Montpellier, directeur de recherche au CNRS et coordinateur du projet Isite, baptisé Muse (pour Montpellier UniverSité d'Excellence), lors de la présentation publique du projet, mercredi 12 octobre 2016.

"Depuis 2011, 90 % des Labex et autres concours que nous avons remportés concernent ces secteurs. Cela ne veut pas dire que nous laissons tomber les autres spécialités. Les sciences dures et les sciences sociales seront transversales à ces problématiques", prévient le coordinateur. Pour une meilleure visibilité dans les classements, les publications des 20 partenaires seront signées "université de Montpellier".

Le dialogue reprend avec la métropole

Doté de la faculté de médecine la plus ancienne du monde occidental (XIIIe siècle), de laboratoires de recherche mondialement reconnus dans les domaines de l'environnement et de l'agronomie (Cirad, Ifremer, IRD, Inra...) et d'une école d'ingénieurs dédiée à l'agronomie (Montpellier SupAgro), le projet Muse semble disposer d'atouts en sa faveur d'autant qu'il a, selon ses porteurs, pris en compte les remarques faites par le jury Idex qui avait retoqué sa candidature en janvier dernier.

Furieuse de cet échec, Montpellier Méditerranée Métropole avait annoncé en janvier 2016, par la voix de son président, Philippe Saurel (DVG), par ailleurs maire de Montpellier, un gel des subventions de 15 millions d'euros promises aux universités et à la Comue dans le cadre du CPER (contrat de plan État-Région). De l'eau a coulé sous les ponts depuis, puisque Chantal Marion, vice-présidente de la Métropole chargée du développement économique, et universitaire de carrière, était présente en tribune pour la présentation publique du dossier.

Les industriels, partenaires privilégiés de muse

Pour porter le projet Muse, une fondation universitaire va être créée. Son conseil d'administration sera composé de 10 membres choisis au sein des 20 partenaires de Muse, auxquels s'ajouteront cinq entreprises (PME, structures internationales et sociétés bancaires).

"Notre premier salarié est un doctorant et 80 % des membres de notre équipe sont diplômés de l'université de Montpellier, argumente Olivier Lapierre, dirigeant de Symetrie, l'une des cinq entreprises retenues, et par ailleurs président de l'incubateur Innov'up basé à Nîmes. Nous avons monté un laboratoire commun avec l'université et nos clients étrangers sont attentifs au fait que nous nouons des partenariats universitaires".

En tout, les partenariats entreprises rapportent chaque année 43 millions d'euros aux composantes de Muse. Pour autant, le potentiel n'est pas pleinement exploité. "C'est pour cela que nous souhaitons accueillir plus d'entreprises dans nos laboratoires et sur les campus. Les partenaires industriels doivent nous aider à améliorer nos formations", souligne François Pierrot.

Et l'universitaire d'escompter que cette candidature Isite sera la bonne : "C'est une dernière chance d'avoir des financements pérennes qui permettent d'obtenir une visibilité internationale." Muse sera fixé sur son sort fin février 2017.

Les 20 membres du projet Muse
Université de Montpellier, École des mines d'Alès, Montpellier SupAgro, École nationale supérieure de chimie (ENSCM), École supérieure des beaux-arts, École nationale supérieure d'architecture, CEA, CNRS, Inra, Cirad, Ifremer, Inserm, Inria, BRGM, CIHEAM-IAMM, Irstea, CHU de Montpellier, CHU de Nîmes, Institut du cancer de Montpellier.
PIA 2, neuf projets déposés le 29 novembre 2016
En juin 2016, cinq projets ont été présélectionnés dans le cadre de la deuxième vague d'appels à projets Idex-Isite du PIA 2. Y figurent Lyon, Pau, Rennes, Nantes et Cergy-Pontoise. Non sélectionnés lors de la première vague, Montpellier, Lille, Clermont-Auvergne et Paris-Est obtiennent la possibilité de déposer un nouveau dossier.

Le 29 novembre 2016, ce sont donc neuf regroupements qui présenteront leur dossier au jury international Idex-Isite. 

De notre correspondant à Montpellier, Guillaume Mollaret | Publié le