Pour Valérie Pécresse, «la communauté universitaire attend trop de choses de la loi et de l’Etat »

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«La communauté universitaire attend trop de choses de la loi et de l’Etat », a estimé Valérie Pécresse, le 29 juin 2009 devant l’Académie des sciences morales et politiques. Invitée à venir clôturer le cycle de séances publiques de l’Académie et à remettre le premier prix Claude Levi-Strauss, la Ministre a longuement défendu ses deux premières années passées au ministère. « La réforme ne se fera que si les acteurs eux-mêmes se l’approprient» a-t-elle conclu. Voici quelques unes des thématiques sur lesquelles elle est revenue.

La communauté universitaire

« A travers ces six derniers mois, j‘ai été frappée de voir la force de méfiance qui anime la communauté universitaire. Les universitaires n’ont pas confiance en eux-même ni en leurs collègues. Ils doivent retrouver une légitimité sociale et une place symbolique que 25 ans d’abandon des universités, par des gouvernements de droite comme de gauche, ont sapée. La réforme ne vise pas seulement à renforcer le pilotage des établissements mais aussi à la reconstruction d’un corps universitaire avec des objectifs partagés en terme de rayonnement des établissements. Il s’agit de passer du statut de professeurs des universités à celui de professeur d’université. Cela reste à construire. »

L’autonomie
des universités

« Le passage à l’autonomie est une prouesse : vingt universités sont passées à l’autonomie au premier janvier sans que cela ne suscite aucun bruit. Et cet appétit ne se dément pas : le ministère examine actuellement 31 dossiers d’établissements pour un passage à l’autonomie en 2010. Cela signifie que même en prenant le scénario le plus pessimiste, plus de la moitié des universités françaises seront autonomes en  2010.»

La recherche

«Le gouvernement a lancé il y a six mois une Stratégie nationale de recherche et d’innovation à laquelle ont participé plus de 500 personnes venus d’horizons différents. Il s’agissait de définir les grands enjeux pour le 21° siècle en terme de défis sociétaux et de connaissance pure. Cela a permis de sérier quelques priorités : la santé, l’alimentation, le bien-être, l’urgence environnementale, ou encore la communication au sens large et notamment l’internet du futur et les nanotechnologies. Outre ces préconisations, le but de cette Stratégie nationale de recherche est de construire des lieux de rencontre entre les entreprises, les ingénieurs de recherche et ceux qui travaillent dans le domaine fondamental. »

Dan Sperber, premier lauréat du Prix Claude Lévi-Strauss

Le sociologue et anthropologue Dan Sperber, lauréat du premier prix Claude Lévi-Strauss, a exprimé ses « espérances et inquiétudes » lors de la remise du prix par Valérie Pécresse le 29 juin 2009 au Palais de l’Institut à Paris. Il a notamment rendu hommage au CNRS qui a lui a donné « la liberté pour sortir des sentiers battus et prendre les risques de se tromper. » Et il a par ailleurs souligné la « dégradation » de la vie de chercheur, notamment pour ses jeunes confrères, confronté à la « précarité des condition d’emploi et de travail ».

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