Loi travail : les étudiants aux avant-postes de la contestation

Marine Miller Publié le
Loi travail : les étudiants aux avant-postes de la contestation
Le président de l'Unef, William Martinet, demande le retrait du projet de loi de Myriam El Khomri. // ©  Hamilton / R.E.A
Dix ans après le mouvement étudiant contre le CPE (contrat première embauche), la jeunesse se mobilise le 9 mars contre le projet de réforme du Code du travail porté par la ministre du Travail, Myriam El Khomri. En première ligne : l'Unef, qui annonce une "première étape de ce qui doit être un mois de mobilisation aux côtés des salariés".

Comme en 2006, c'est une réforme du Code du travail qui met le feu aux poudres. Pour l'Unef, le projet de loi porté par Myriam El Khomri institutionnalise la précarité sur le marché du travail. "Les accords seraient négociés au sein de l'entreprise et primeraient sur les accords de branche et le Code du travail, exerçant un dangereux chantage pour les salariés […] et auront pour conséquences d'imposer des augmentations de temps de travail et des baisses de salaire aux salariés", écrivait le syndicat étudiant dès le 29 février 2016. 

Malgré l'annonce par Manuel Valls du report de la présentation du projet de loi, les organisations maintiennent la pression et ouvrent le bal d'un mois de contestation ce mercredi 9 mars. Dans les facs, des assemblées générales s'organisent. Des départs groupés pour les manifestations sont prévus vers 13 heures, comme à l'université de Nanterre-Paris-Ouest-La-Défense, à l'UPMC ou à Paris-Diderot.

Le front syndical n'est pourtant pas au diapason. Si l'Unef demande le "retrait" pur et simple du projet de loi de Myriam El Khomri, l'autre organisation étudiante, la Fage, se positionne différemment et voudrait "faire bouger le texte". En s'associant à la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC et l'Unsa, la Fage préfère jouer la carte de la "négociation".

L'autre agenda des enseignants-chercheurs

Solidaires avec les étudiants, le Snesup a déposé un préavis de grève et appelle les directions des universités et l'ensemble des enseignants "à prendre toutes les dispositions nécessaires (report des contrôles continus, non relevé des absences, etc.)" en vue de la journée du 9 mars. Le syndicat demande aussi aux présidents d'université et aux directeurs et directrices d'établissement de banaliser cette journée.

Les syndicats d'enseignants-chercheurs, qui se joindront au mouvement interprofessionnel le 31 mars prochain, ont déjà un agenda social chargé. Les négociations pour revaloriser le point d'indice, gelé depuis 2010, sont programmées pour le 17 mars. "Nous avons perdu 17% de pouvoir d'achat, soit l'équivalent de deux mois de salaire depuis 2000 ! En 2016, un agrégé ou un enseignant-chercheur est recruté à 1,42 Smic", s'indigne le Snesup-FSU dans un communiqué.

Les fonctionnaires ont d'ailleurs prévu leur propre journée de mobilisation le 22 mars, avec comme revendication l'augmentation des salaires des agents de la fonction publique... Un mois de mars intense en perspective.

L'agrégation dans "le cyclone social"
Quid des candidats à l'agrégation convoqués le 9 mars prochain ? Alors qu'une journée noire dans les transports est prévue, dans un communiqué diffusé le 3 mars, la Société des agrégés demande au ministère un report des concours. À cette demande, la Rue Descartes aurait opposé "un refus crispé".

"Les candidats des 12 agrégations sont convoqués pour leurs épreuves. Selon le ministère, 3.150 candidats sont concernés ", souligne la Société des agrégés.
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