Présidence française de l'UE : Frédérique Vidal veut renforcer la coopération entre universités en Europe

Amélie Petitdemange Publié le
Présidence française de l'UE : Frédérique Vidal veut renforcer la coopération entre universités en Europe
La Commission européenne propose d'adopter une stratégie européenne en faveur des universités. // ©  artjazz/Adobe Stock
Les ministres européens de l'Enseignement supérieur ont échangé sur le futur des universités pour l’Europe, les 24 et 25 janvier 2022 à la Cité des Sciences et de l’Industrie. Ils appellent à un renforcement des politiques européennes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation.

La présidence française du Conseil de l'Union européenne est l'occasion de parler de l'avenir de l'Europe. Dans ce cadre, les ministres de l’Enseignement supérieur de l’Union européenne se sont réunis à Paris, les 24 et 25 janvier dernier. Une occasion pour la ministre française de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, de rappeler les priorités de cette présidence.

Trois objectifs ont été abordés : promouvoir les politiques européennes de la connaissance pour soutenir la relance économique, les transitions vertes et numériques ; renforcer l’attractivité de l’Europe pour les enseignants, chercheurs et étudiants ; et approfondir le sentiment d’appartenance à l’Europe avec la coopération des universités pour transmettre les valeurs européennes.

Les ministres ont indiqué leur volonté d’accompagner les établissements dans une démarche de transformation afin qu’ils puissent contribuer aux grandes priorités de l’Union, dont le Pacte vert pour l’Europe, la décennie numérique ou encore la stratégie industrielle.

Consolider la coopération à travers des alliances

Le débat a notamment porté sur l'approfondissement de la coopération entre universités en Europe, en s’appuyant notamment sur les propositions soumises le 18 janvier 2022 par la Commission européenne : une stratégie européenne en faveur des universités et une proposition de recommandation du Conseil visant à jeter des ponts pour une coopération européenne efficace en matière d’enseignement supérieur.

La ministre de l'Enseignement supérieur a appelé à un consolidement de la coopération transnationale pour renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’enseignement supérieur et de la recherche. Des politiques devront par ailleurs être mises en place par les Etats membres de l'Union européenne pour pérenniser les alliances d'universités européennes.

Actuellement, 41 alliances d'universités européennes - sélectionnées par la Commission européenne et financées à hauteur de 7 millions d'euros - mobilisent près de 300 établissements d’enseignement supérieur dans toute l’Europe. L'objectif affiché est d'atteindre 60 alliances. "Nous ne sommes pas à deux ou trois alliances près. Mais c'est important de les laisser expérimenter et qu’on puisse les évaluer", a expliqué la ministre. Les 17 premières alliances sont en train d’être évaluées, avant les 24 autres.

"Les objectifs sont très différents d’une alliance à l’autre, chaque alliance se penchera sur un défi en particulier. L’important, c’est de construire un espace européen de l’enseignement et de la recherche. Il faut les encourager à partager leurs ressources et leur donner des moyens pour qu’elles mènent un leadership européen dans l’enseignement supérieur et la recherche", a-t-elle affirmé. En tout 1,1 milliard d’euros sera investi entre 2021 et 2027.

Créer un diplôme européen

Les ministres ont reconnu le besoin d’aller plus loin, en particulier en termes juridiques, pour permettre aux universités de délivrer des diplômes européens, de recruter en commun les meilleurs chercheurs et étudiants et d’établir des structures conjointes comme des laboratoires.

Ils se sont engagés à travailler dès les prochains mois à la suppression des barrières auxquelles les alliances telles que les universités européennes font face. Une approche qui se fera "en plusieurs étapes avec les Etats membres".

Parmi les barrières à lever, les ministres souhaitent notamment créer un diplôme européen et une carte étudiante européenne. Le diplôme européen devrait "être reconnu comme un véritable diplôme par les autorités nationales". Il sera à l’essai en 2022 en tant que label. Les étudiants recevraient un certificat en plus de leur diplôme. Sur la base de cette première phase, la commission explorera les options pour développer progressivement un diplôme européen en licence, master et doctorat. La troisième étape consistera pour les Etats membres à intégrer ce diplôme européen dans leur législation nationale.

"Ce diplôme devra être commun, numérique et reconnu partout dans le monde, a précisé la ministre. Evidemment, cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais nous voulons fixer les principaux critères d'ici 2024".

Amélie Petitdemange | Publié le