Présidentielle : les écoles d'ingénieurs veulent atteindre 50.000 diplômés par an

Laura Makary Publié le
Présidentielle : les écoles d'ingénieurs veulent atteindre 50.000 diplômés par an
La Cdefi souhaite également augmenter la part de filles dans les écoles d'ingénieurs, actuellement de 28 %. // © 
Deux mois avant l'élection présidentielle, la Cdefi dévoile cinq propositions à l'attention des candidats. Parmi elles : l'augmentation de la dotation financière des écoles et une hausse de 50 % du nombre d'ingénieurs diplômés pendant le quinquennat.

Permettre à l'enseignement supérieur et à la recherche d'être "plus présents dans la campagne présidentielle". C'est l'objectif de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs), qui distille ses propositions, publiées une à une, depuis lundi 20 février 2017. "Notre but est de sensibiliser les citoyens et les candidats, de leur montrer qu'il existe un réel manque d'ingénieurs, dans un monde en forte mutation qui en a pourtant besoin", détaille François Cansell, le président de la Conférence.

Augmenter la dotation des écoles

Outre des revendications d'ordre général, la Cdefi liste donc cinq propositions. La première : faire croître de 50 % le nombre d'ingénieurs diplômés durant le prochain quinquennat. Pour y arriver, il faudrait passer de 33.000 diplômés par an à 50.000 sur cette période. Pour soutenir cette hausse, "une augmentation de la dotation des écoles de 700 millions d'euros pendant cinq ans" serait nécessaire. La Cdefi demande également de "financer les investissements liés à la transformation numérique à hauteur de 100 millions d'euros".

Autres propositions : "faire des écoles d'ingénieurs le fer de lance de la compétitivité industrielle", via "le développement de plates-formes technologies performantes pour les PME et ETI au sein des écoles" et l'autorisation, pour les établissements, quel que soit leur statut, "à délivrer leurs diplômes sur leurs campus à l'étranger", ce sur quoi la CTI planche en ce moment.

objectif parité dans les promotions

De plus, la Cdefi souhaite "renforcer les dispositifs permettant une ouverture sociale et la parité femme-homme". "Les écoles d'ingénieurs comptent 28,4 % de filles dans leurs rangs. C'est trop peu, nous visons 50 %. Nous avons besoin de soutien pour promouvoir ces métiers auprès des jeunes filles, notamment via notre opération 'Ingénieuses'", déclare François Cansell. 

Sont demandés en outre un développement du parc de logements pour les étudiants, la création de chèques "emploi services étudiant", "l'accès au sport pour tous" et "la mise à disposition d'un pass culture gratuit". Quant à l'apprentissage, la Cdefi appelle à "un financement au coût réel des formations".

Créer un "statut juridique dérogatoire"

Sur les politiques territoriales, enfin, la Cdefi souhaite "lever les obstacles politiques et juridiques" et créer des "instituts technologiques de dimension territoriale et nationale". Pour ce faire, la Conférence réclame ainsi un "nouveau statut juridique dérogatoire" et "rappelle l'importance de poursuivre les co-constructions associant universités, écoles d'ingénieurs et organismes de recherche au sein des regroupements, dans le cadre d'une politique de site concertée". Un nouveau statut qui serait par exemple utile au projet nantais de rapprochement entre l'université et Centrale.

Un ministre chargé de l'Enseignement supérieur pour le prochain quinquennat ?
Outre ses propositions concernant spécifiquement les écoles d'ingénieurs, la Cdefi dresse également une liste de principes dédiés plus généralement à l'enseignement supérieur, et notamment émet le souhait que la part du PIB consacrée à l'enseignement supérieur et à la recherche passe à 2 %. Une revendication reprenant un point déjà évoqué dans le rapport de la Stratégie nationale de l’enseignement supérieur.

Par ailleurs, la Cdefi souhaite voir nommer un ministre de plein exercice pour l'enseignement supérieur et la recherche et milite pour une politique de coordination interministérielle entre enseignement supérieur et PIA (programme d'investissements d'avenir).

Laura Makary | Publié le