Primaire, collège, lycée : des suppressions de postes différemment réparties

Virginie Bertereau avec Natalie Fernandez Publié le

Premier et second degrés, même combat ? Pas tout à fait… En 2011, parmi les 16.000 suppressions de postes prévues dans le public, on compte 8.967 enseignants du primaire contre 4.800 enseignants de collège et de lycée. « On a lancé l’objectif d’atteindre 80 % d’une classe d’âge au niveau bac [en 1985, NDLR]. Depuis, les efforts se portent sur le second degré, notamment le lycée », rappelle Claude Lelièvre, historien de l’éducation.

Le collège ponctionné

Le second degré, avec près de la moitié du budget de l’Éducation nationale qui lui est dédiée, est donc privilégié. Mais on constate des inégalités en son sein même. Entre 2007-2008 et 2009-2010, le collège a été particulièrement touché proportionnellement aux lycées professionnels ou généraux et technologiques*. Près de 40 % des postes d’enseignants en moins dans le second degré sur cette période ont touché le collège (6.115 postes sur 15.348 au total) contre 36,4 % (-5.591) pour le lycée général et technologique et 23,7 % (-3.642) pour le lycée professionnel.

Avec des conséquences sur le terrain. « À la rentrée 2011, on perd 2 classes alors que l’on prévoit 23 élèves en moins. Pour 2 jeunes en moins en 5e, on supprime une classe entière. Idem pour 8 élèves en moins en 4e », témoigne Marylène Chignard, professeur de maths du collège Marie-Mauron de Pertuis. Résultats : « une augmentation du nombre d'élèves par classe et la disparition d'une 3e spécifique donc l'intégration d'élèves en grande difficulté avec les 29-30 autres. Et encore, l'inspection académique n'a pas du tout pris en compte la construction de 143 logements livrés en 2011-2012 dans le secteur de l’école et la hausse programmée des effectifs qui va de pair », ajoute-elle.

Au lycée général et technologique, on regarde aujourd’hui au plus près

Certes, on a « tapé » là où il y avait la plus grande réserve d’effectifs. Ainsi, en 3 ans, le collège ne perd finalement que 3,4 % de son corps enseignant, contre 3,9 % pour le lycée général et technologique et 7 % pour le lycée professionnel, en pleine réforme (les études ont été réduites d’un an).
La réforme du lycée général et technologique doit se faire, quant à elle, à moyens constants. C’est une promesse de Nicolas Sarkozy. La part d’autonomie laissée aux établissements (10 heures hebdomadaires en seconde, 9 heures en série S, 7 heures en séries L et ES) dans ce cadre laisse plus de souplesse qu’au collège.

*Source : Repères et références statistiques 2008 et 2010, ministère de l’Éducation nationale.

Virginie Bertereau avec Natalie Fernandez | Publié le