Prime d’excellence scientifique : sa mise en place fait débat

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La prime d’excellence scientifique (PES) créée par Valérie Pécresse dans le cadre de son plan de revalorisation des carrières scientifiques doit remplacer la prime d’encadrement doctorale et de recherche (PEDR). Le montant de cette prime doit s’échelonner entre 3 500 et 15 000 euros sur une période de quatre ans renouvelables.

Elle est attribuée aux maîtres de conférences et professeurs des universités, aux directeurs de recherche, chargés de recherche... "dont l'activité scientifique est jugée d'un niveau élevé par les instances d'évaluation dont ils relèvent ainsi qu'à ceux qui exercent une activité d'encadrement doctoral", d'après les termes de la circulaire envoyée aux présidents d'université le 18 juin 2009. Les personnels ayant reçu une distinction scientifique nationale ou internationale sont aussi visés.

Certains enseignants commencent à pointer les premiers "couacs" de cette nouvelle prime aux "bons élèves" de la recherche, notamment des délais très courts de candidature. La circulaire de Patrick Hetzel a été envoyée le 18 juin avant la publication officielle du décret instituant la prime… Les dossiers doivent être déposés avant le 9 juillet 2009 pour une application à la rentrée.

Autre récrimination en germe : les inégalités de traitement entre fonctionnaires induites par les procédures d'attribution différentes entre universités passées à l’autonomie et les autres, qu’elle renforcerait les inégalités salariales entre disciplines

Le ministère de son côté dément cette interprétation. "Il n'est pas question que la prime soit réservée aux enseignants-chercheurs des universités passées aux responsabilités et compétences élargies. Seule la procédure d'examen des candidatures diffère un peu pour tenir compte des dispositions de la loi. Au contraire, cette prime fait cesser toutes les discriminations possibles : elle ne prévoit pas de distinction, comme c'était le cas de la PEDR, entre les maîtres de conférences et les professeurs et elle est ouverte aux enseignants-chercheurs comme aux chercheurs".

Des mesures transitoires sont applicables jusqu'au passage de toutes les universités à l'autonomie et jusqu'à la mise en place des nouvelles procédures d'évaluation des enseignants-chercheurs confiées au CNU (Conseil national des universités). Ainsi, dans les universités passées à l'autonomie, la proposition d'attribution de la PES par le président d'université ou le directeur émane du conseil d'administration, alors que pour les autres établissements, la proposition d'attribution vient de "l'instance nationale qui se prononçait précédemment en matière de PEDR". "L'instance nationale dont il est question dans la circulaire est une instance interne au ministère composée d'experts", précise le site de la CP-CNU.

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