Prof : un métier intéressant mais… trop difficile ?

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Le métier de prof attire-t-il encore les jeunes ? La question a été posée, indirectement, à un panel de 500 étudiants, inscrits dans des universités, des écoles d’ingénieurs, de commerce (publiques ou privées), de niveau licence au niveau master.

La baisse du nombre de candidats aux concours de l’enseignement soulève des interrogations sur la représentation du métier de prof chez les jeunes. Le groupe de retraite prévoyance B2V, en partenariat avec le Secrétariat général de l’Enseignement catholique, a choisi de les sonder (étude IFOP, février 2011, pdf ci-dessous).

Trop d’indiscipline. Interrogés sur leur vision du métier, les étudiants déclarent avoir à 81 % une bonne opinion du métier. Ils estiment que la profession donne le sentiment de se sentir utile (93 %), de concilier vie familiale et vie professionnelle (90 %), et d’être intellectuellement enrichissante (86 %). Pour autant, ils pensent aussi que le métier est de plus en plus difficile (88 %) et de plus en plus usant (85 %). Ils attribuent les difficultés d’abord à l’indiscipline, au manque de moyens et au fait que beaucoup de parents renoncent au suivi de leurs enfants. Viennent ensuite le nombre croissant d’enfants en échec scolaire, le manque de reconnaissance du métier, les programmes scolaires trop chargés, l’hétérogénéité des classes,…

57 % des sondés déclarent cependant avoir déjà envisagé de devenir enseignant et 41 % qu’ils pourraient se tourner vers cette profession. Leurs principales motivations pour cette voie professionnelle sont : la transmission d’un savoir, le contact avec les jeunes, le projet éducatif, la participation à l’évolution de l’enfant… Arrivent ensuite les avantages du métier (vacances scolaires, horaires compatibles avec la vie de famille), puis la richesse intellectuelle et le sentiment d’être utile. La sécurité de l’emploi et les salaires sont, eux, marginalisés.

Pour ceux qui n’envisagent pas de devenir enseignant, ce sont d’abord les problèmes de discipline qui les rebutent (liés aux parents démissionnaires), viennent ensuite les salaires trop bas et le manque de reconnaissance. La mastérisation ne semble pas avoir d’impact, puisque le fait que les études soient difficiles ou que la formation ne prépare pas assez correctement à la réalité du métier sont peu cités.

Ces quelques éléments de motivation (ou de démotivation !) n’apportent pas réellement de réponse à la question essentielle : pourquoi les étudiants désertent-ils les concours alors que le métier reste attractif ? Pour l’enseignement catholique, ils donnent des axes de communication sur les campagnes de recrutement à conduire auprès des jeunes. L’objectif étant de faire remonter fortement le nombre d’inscrits aux concours organisés fin 2011.


Quelles compétences à acquérir dans les nouveaux masters enseignement ?

Etudiants et professeurs de l’enseignement privé (sondés également par l’IFOP) se rejoignent sur les compétences que doivent détenir les enseignants de demain. Ces compétences clés pour les nouveaux enseignants ont été notées de 1 à 10. La moyenne est donnée ci-dessous. A noter que la maîtrise des nouvelles technologies est citée en dernier et que ces compétences semblent moins indispensables aux yeux des étudiants qu'à ceux des profs !

Pédagogie : 8.8/10 (étudiants)  -  9.3/10 (enseignants)
Maîtrise de sa discipline : 8.5/10  -  9.1/10
Patience : 8.0/10  -  9.3/10
Sens du relationnel : 8.0/10  -  9.1/10
Capacités d’encadrement : 8.0/10  -  8.8/10
Autorité : 7.8/10  -  8.9/10
Fermeté : 7.3/10  -  8.5/10
Capacités d’animation : 7.1/10  -  8.0/10
Créativité : 7.1/10  -  8.1/10
Polyvalence : 6.9/10  -  7.7/10
Maîtrise des technologies : 6.7/10  -  7.6/10

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