Programmes européens de mobilité : la nouvelle formule "Erasmus pour tous" soulève la polémique

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La proposition «Erasmus pour tous » qui doit succéder à partir de 2014 aux programmes européens en matière d’éducation sera-t-elle une victime collatérale de la crise financière européenne? Actuellement examinée par le Conseil et le Parlement, la proposition de la Commission européenne vise à rassembler les sept programmes existants (Erasmus, Leonardo, Erasmus Mundus, Jeunesse en action…) en un programme unique et intégré : «Erasmus pour tous».

Budget en hausse de 70%
«Le budget proposé s’établirait à 19 milliards d’euros sur sept ans soit une augmentation d’environ 70%» a indiqué Hélène Clark, directrice de la Direction Education et Culture lors d’une présentation le 29 novembre à la représentation française de la Commission à Paris. L’objectif est de quasiment doubler le nombre de bénéficiaires du programme pour atteindre 5 millions de participants, dont 3 millions d’étudiants et 1 million d’enseignants et professionnels de l’éducation. En 2010 par exemple, ce sont 560 000 Européens (dont 63000 Français) qui ont bénéficié d’une bourse liée aux programmes européens.


Proposition de prêt garanti pour les étudiants en master
Un nouveau dispositif serait proposé aux étudiants en master, qui pourraient bénéficier d’une garantie de prêt pour financer leur cycle d’études à l’étranger. «La banque européenne d’investissement pourrait se porter garante des prêts effectués par les banques nationales aux étudiants » a expliqué Hélène Clark. Ce dispositif est fortement critiqué par les mouvements étudiants. Dans un communiqué du  23 novembre, la Fage dénonçait  le recours au prêt comme «opposé fondamentalement aux conditions nécessaires d’une démocratisation de l’enseignement supérieur européen et d’une égalité des chances face à la réussite des études. »

Une initiative réaliste
« Les mobilités en Europe concernent actuellement surtout les étudiants de niveau bachelor et correspondent à des périodes courtes. Nous souhaitons encourager la mobilité par cycle », a répondu Hélène Clark. «Il faudrait par exemple pouvoir commencer sa licence en France et continuer par un master en Allemagne. Mais il faut être réaliste : l’Union ne pourra jamais financer 24 mois de bourse pour les étudiants. La possibilité de prêt nous semble le dispositif le plus utile pour les étudiants », a poursuivi la directrice.

Optimisme de rigueur
Autre interrogation de taille: la capacité financière des Etats à soutenir la proposition de la Commission. «Les négociations sont certes difficiles mais nous sommes optimistes : de nombreux Etats sont d’accord pour faire de l’éducation une priorité. Et même si nous proposons une augmentation conséquente du budget, ce nouveau programme ne représente qu'1% de l’ensemble du budget européen», a conclu Hélène Clark. Le vote final ne devrait pas intervenir avant 2013.

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