Projet de loi ESR : un CNESER qui s'étire en longueur

Olivier Monod, Florian Reynaud Publié le
Le CNESER discute depuis lundi 18 février 2013 du projet de loi sur l'Enseignement supérieur et la Recherche. Dans le même temps, une manifestation a réuni moins de 200 personnes devant le ministère. Une faible mobilisation qui illustre les désaccords au sein de la communauté universitaire.

Alors que le projet de loi ESR est discuté au CNESER (Centre national de l'enseignement supérieur et de la recherche), moins de 200 personnes se sont rassemblées rue Descartes. La manifestation a été décidée la veille lors de l'assemblée générale tenue à l'université Paris Diderot. « Manifestement ils n'ont pas l'intention de bouger quoi que ce soit au projet. Il sera proposé au vote sans nos amendements » augure Etienne Boisserie, porte-parole de « Sauvons l'Université ! » (SLU).

« Le pouvoir est en train de passer des universités aux communautés d'universités avec un conseil d'administration ou vous pouvez ne pas avoir d'élus directs. C'est ça qui est très grave » argue Etienne Boisserie. Du côté de SLU, c'est le retrait pur et simple du projet de loi qui est demandé ainsi que l'abrogation des RCE (Responsabilités et compétences élargies).

« Le projet de loi de Geneviève Fioraso ne s'inscrit pas dans une rupture avec ce qui a été fait auparavant », estime pour sa part Jean Fabbri, membre de la direction nationale du SNESUP. « Nous demandons que des négociations s'ouvrent pour construire la loi véritable ment la loi dont la société a besoin. Nous contestons par exemple le crédit-impôt recherche, ou encore la dévolution de la charge financière des emplois de titulaires aux établissements. »

La faible mobilisation illustre les désaccords entre les différentes organisations représentées au CNESER. Sur les centaines d’amendements proposés, peu font l’unanimité. Beaucoup de votes , y compris sur des sujets brûlants comme les CPGE, le numérique, la spécialisation progressive en licence ou encore l’accréditation ont été très partagés entre pour et contre. Les arbitrages à suivre feront des mécontents.

Le vote du projet de loi a finalement été reporté au 25 février. 

Olivier Monod, Florian Reynaud | Publié le