Prothésistes dentaires : la relève n'est pas assurée

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La France est en panne de prothésistes dentaires. Comme partout dans le secteur paramédical, la profession est frappée de plein fouet par les départs en retraite. « Toute une génération est en âge de partir, salariés comme chefs d’entreprise. On recense 700 postes de salariés (5 %) en moins par an. La relève n’est pas assurée par les jeunes », déplore Isabelle Dutel, directrice générale de l’Académie dentaire IPSO et lauréate du Meilleur Ouvrier de France en 1997. Car, à la différence d’autres métiers – infirmier ou kinésithérapeute en tête –, « celui-ci n’est pas très médiatisé et donc peu connu du grand public. On pense souvent que ce sont les dentistes qui fabriquent les prothèses ».

- 5 % de prothésistes dentaires par an

L’UNPPD (Union nationale patronale des prothésistes dentaires) recensait 17750 actifs (dont 13100 salariés) fin 2009 dans son enquête de branche. 90 % des prothésistes dentaires travaillent dans un laboratoire. Une petite partie est employée à l’hôpital ou par un cabinet dentaire. Le métier, manuel, requiert certaines qualités : « être perfectionniste, avoir le sens de l’esthétique, être habile de ses mains, avoir le sens de l’observation car il faut imiter la nature », cite Laura Dutel, associée du groupe IPSO et fille d’Isabelle. En outre, il faut être titulaire d’un bac pro pour décrocher le titre officiel de « technicien en prothésiste dentaire ». Le diplôme est délivré en 3 ans ou en 2 ans pour ceux qui ont déjà un niveau bac, le bac ou plus. Au bout d’un an de formation, il est possible d’obtenir un BEP (brevet d’études professionnelles). Il existe également un BTM (brevet technique des métiers) et un BTMS. Un BTS (brevet de technicien supérieur) devrait être créé à la rentrée 2012.

Une profession qui paie

Peu d’établissements proposent la formation de prothésiste dentaire. « Quelques CFA (centres de formation d’apprentis), des lycées professionnels et des écoles privées », indique Isabelle Dutel. Une année à l’IPSO, école privée hors contrat, coûte 6000 €. Un investissement puisque « un prothésiste dentaire peut très bien gagner sa vie, assure Laura Dutel. Un débutant touche en effet 1800 € brut. Nos ex-étudiants qui affichent 4-5 ans d’expérience peuvent toucher jusqu’à 2000-2500 € brut. De leur côté, les chefs d’entreprise gagnent de 3000 à 10000 € ».

Portrait de prothésiste

Le prothésiste dentaire fabrique des prothèses dentaires amovibles ou fixes (dentiers, appareils pour enfants, implants…). Il se base sur la prescription du chirurgien-dentiste. À partir des empreintes que celui-ci lui envoie, il crée un moulage en plâtre puis la prothèse. Le prothésiste ne travaille donc pas sur le patient.

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