Les faux diplômes, les « diploma mills », existent toujours selon Kenneth Warren, président d’Educational perspectives, un organisme privé basé à Chicago reconnu dans le domaine de l’accréditation. D’où la nécessité de vérifier, avant de recruter un étudiant étranger, de la qualité de l’institution ou du programme dont il est issu. Kenneth Warren donne l’exemple d’une institution « Carribean medical institution » qui déclare être accréditée mais qui ne précise pas par quel organisme d’accréditation, ou encore d’une école hôtelière suisse qui prétend être accréditée par un organisme régional américain sans que ce dernier, contacté par téléphone, ne se rappelle de cette accréditation ou puisse fournir des informations sur les programmes de l’école en question (pas d’équivalence de crédits avec une université américaine).
Se retrouver dans la jungle des accréditations
Le processus d’accréditation est complexe à décrypter dans certains pays. Certains pays présentent plus de risques que d’autres. « Il est très difficile de se retrouver dans les accréditations aux Philippines par exemple, c’est la jungle », estime Jessica Stannard, de Nuffic, la structure en charge de la promotion de l’enseignement supérieur aux Pays-Bas. Les faux diplômes circulent aussi en Chine. « Il faut prendre en compte les détails figurant sur le diplôme, conseille Kenneth Warren. La présence d’apostrophes, chaque détail, a son importance. Dans tous les cas, il faut exiger, en plus de la feuille du diplôme, la preuve du niveau d’étude (degree certificate) et de vérifier sur le site institutionnel du ministère chinois de l’éducation nationale de la véracité de la reconnaissance ».
Recrutement d’étudiants étrangers : les réflexes à avoir
Les questions à se poser avant de s'engager dans le recrutement d'un étudiant étranger ou un partenariat international.
- avoir conscience que les termes employés n’ont pas la même signification selon les pays. « Recognised », « accredited » peuvent recouper des exigences de qualité très différentes. Il est nécessaire de vérifier sur les sites institutionnels des pays (voir liste ci-dessous). Le terme « visé » par exemple utilisé en France pour l’enseignement privé est spécifique à l’Hexagone.
- les procédures d’accréditation varient considérablement d’un pays à l’autre ; il faut prendre le temps de vérifier sur quels critères les institutions et programmes sont évalués
- vérifier le périmètre de l’accréditation : le programme ou l’institution
- que penser d’un programme accrédité mais dont l’institution ne l’est pas ?
- le timing de l’accréditation : en cours, finalisée
Les organismes nationaux d’accréditation à consulter avant un partenariat ou un échange international
- Etats-Unis : http://www.chea.org
Le Council for higher education accreditation est un organisme fédéral. Il recense les établissements accrédités ainsi que l’ensemble des organismes d’accréditation sur le territoire américain (régionaux, thématiques, etc.).
- Brésil : http://portal.mec.gov.br/index.html
Nuffic propose un document sur les établissements d’enseignement supérieur brésiliens accrédités
- Russie : http://www.russianenic.ru/english/index.html
- Inde : http://www.aiuweb.org/
