Ce n’est pas une révolution. « Sur le fond, la version 2012 [du référentiel de la Commission des titres d’ingénieurs, ndlr] se place dans la continuité des précédentes », déclare le président Bernard Remaud dans la préface de l’ensemble de ces documents baptisés « Références et Orientations », soulignant néanmoins « quelques axes de progression qu’il y a lieu de repérer ».
Les learning outcomes au programme
Ainsi, jusque là beaucoup focalisée sur les compétences nécessaires pour le premier emploi, la CTI veut prendre en compte le fait qu’un ingénieur sera amené à changer plusieurs fois de métiers dans sa carrière, d’où une approche en termes d’« acquis de l’apprentissage » ou « learning outcomes ».
La commission se montre également plus exigeante sur l’internationalisation des formations d’ingénieur : le niveau imposé en langue pour recevoir son diplôme reste le B2, mais le référentiel estime aujourd’hui que c’est le niveau C1 qui doit être visé. D’autre part, si « passer trois mois à l’étranger n’est pas une condition sine qua non de diplômation mais un niveau d’évaluation », comme le dit Philippe Massé, membre du bureau de la CTI en charge du référentiel, ce critère s’applique aussi désormais pour les formations en apprentissage. Il en va de même pour l’expérience de recherche dont doivent pouvoir bénéficier tous les élèves ingénieurs. C’est pourquoi la CTI suggère de mettre en place des parcours de recherche dédiés aux apprentis.
Autre exemple d’actualisation : l’harmonisation et l’encadrement des conditions d’obtention d’un double diplôme français , comme c’est le cas de celui d’ingénieur-manager. Dans la mesure où cela occasionne des aménagements de scolarité, le référentiel précise qu’« un double diplôme doit affecter au plus une seule année du cursus de l’école initiale, généralement la dernière » et qu’il doit y avoir « une complémentarité et une adaptation entre le deuxième cursus et la formation initiale d’ingénieur ».
Une base de données sur les écoles d’ingénieurs bientôt publique
Au-delà de ces précisions, la forme du référentiel a été sensiblement modifiée. Plus dynamique et interactive, elle va surtout permettre une plus grande transparence. En effet, la fiche de présentation synthétique que chaque école devait remplir est désormais remplacée par une base de données sur toutes les formations habilitées par la CTI.
Mise à jour chaque année, celle-ci concernera aussi bien les effectifs étudiants, que le taux d’encadrement, l’offre de formation, l’origine des admissions, le taux de placement ou encore les coûts de formation. Autant d’indicateurs qui aboutiront à « une description relativement exhaustive de l’école », avance Philippe Massé, précisant que « l’ouverture au public de cette base de données est prévue dans le courant de l’année 2012 ».
Telle est, selon lui, « la grande avancée de ce nouveau référentiel ». En effet, si la CTI s’attachera à vérifier ces données lors des auditions, celles-ci seront certifiées sincères par les directeurs. Une parole qui engagera ainsi la crédibilité des écoles.
Consulter la présentation des documents de Références et Orientations 2012 sur le site de la CTI.