Réforme du lycée : le SNES liste ses points de désaccord

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Participera aux discussions, ne participera pas aux discussions sur la réforme du lycée… Depuis la fin de l’été 2008, le SNES (Syndicat national de l’enseignement secondaire) valse entre ces deux postures. A l’occasion de la manifestation du 7 octobre 2008, peu suivie selon le ministère (5% de grévistes), il lie une nouvelle fois son maintien aux discussions aux réponses de Jean-Paul de Gaudemar que le syndicat doit rencontrer et demande une rencontre à Xavier Darcos. Dans un document de huit pages , le SNES propose son analyse sur l’architecture du nouveau lycée souhaité par le ministre de l’Education nationale. L’occasion de rappeler les principales idées qui lui posent problème. Morceaux choisis.

Le SNES plaide pour le maintien des trois voies. Technologique, générale et professionnelle : trois voies auxquelles le syndicat est attaché pour « permettre un réel choix des élèves ». « La voie technologique […] a contribué à la démocratisation du lycée et à l’élévation du niveau de qualification des jeunes », déclare ainsi le syndicat. Le SNES reconnaît toutefois que le système doit être amélioré, « notamment pour réduire les déterminismes sociaux ».  

Refus du tout-modulaire et de la semestrialisation. « S’il est sans doute urgent de faire entrer des savoirs et apprentissages nouveaux au lycée, cela ne peut conduire à la juxtaposition de formations parmi lesquelles il s’agirait de construire individuellement un parcours. L’individualisation fait miroiter une forme de liberté dans la construction du parcours scolaire mais rend l’élève seul responsable de ses choix », indique le document. Le syndicat reste attaché à une organisation en parcours suffisamment encadrés et donc aux séries, mais rénovées pour augmenter les possibilités de choix des élèves.  

Crainte de la disparition du groupe classe, « un repère, un élément structurant pour les individus dans l’acquisition des connaissances ». Une conséquence directe de l’enseignement modulaire. Cette disparition pourrait être « un facteur d’aggravation des inégalités ».  

Dénonciation de la baisse des heures de cours. « La diminution de l’horaire élève n’est pas un principe acceptable. On peut travailler sur une meilleure articulation entre le travail en classe et le travail prescrit à l’extérieur, en prenant pour base l’horaire actuel augmenté d’heures d’accompagnement ». Résultat : alors que le ministère envisage 27 heures par semaine, le SNES envisage de 32 à 36 heures hebdomadaires.  

Requête d’un nouveau calendrier. Mi-septembre 2008, le SNES se retirait des discussions sur la réforme du lycée (avant de se raviser). Motif : le ministère de l’Education nationale n’avait pas répondu à sa demande de révision du calendrier, jugé trop serré. Dans son mémo, le syndicat réitère sa requête pour « permettre le débat démocratique sur le fond et la concertation sur la mise en oeuvre dans de bonnes conditions ». Il n’est pas dit qu’il soit entendu.         

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