Réforme du lycée : les discussions reprennent, les manifs aussi

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Au ministère de l’Education nationale, on annonce que Xavier Darcos vient d’entamer une série de rencontres informelles avec des "leaders syndicaux". Objectif : discuter de la réforme du lycée dont, le 15 décembre 2008, il a reporté la mise en place en 2010. Ces consultations devraient durer deux semaines et seront menées au niveau national et local (via les recteurs, les inspecteurs d’académie et les conseils de la vie lycéenne). Mardi 6 janvier 2009, Xavier Darcos a commencé par recevoir Jean-Paul de Gaudemar, le recteur d'Aix-Marseille chargé de piloter la réforme. Syndicats d’enseignants, organisations lycéennes, associations de parents d’élèves, Conseil national de la vie lycéenne (CNVL) et élus devraient également être reçus. Mais, pour le moment, le ministère se refuse à donner des noms et un planning.

"Il s’agit d’engager une vraie concertation" et de "poser un constat indiscutable sur les améliorations qu'il est nécessaire d'apporter au lycée général et technologique", assure-t-on simplement Rue de Grenelle.

Les lycéens restent mobilisés

Malgré cette remise à plat, les organisations lycéennes ont décidé de rester mobilisées. L’UNL (Union nationale lycéenne) et la Fidl (Fédération indépendante et démocratique lycéenne) ont ainsi appelé à manifester jeudi 8 janvier 2009. Des assemblées générales dans les lycées, des actions d'information et des rassemblements figurent également au programme de cette journée. Les lycéens veulent protester contre les 13 500 suppressions de postes dans l’éducation prévues à la rentrée.

La Fidl a même annoncé dans un communiqué qu'elle faisait désormais du "retrait des suppressions de postes le préalable à l'ouverture de discussions" avec le ministère de l'Education. "Il ne peut y avoir de réforme au service de l'éducation dans un climat de coupes budgétaires permanentes. Les suppressions de postes et les atteintes répétées au service public d'éducation sont autant d'éléments qui ne permettent pas d'élaborer une réforme qui puisse pallier les failles du lycée d'aujourd'hui (orientation, échec scolaire, meilleur encadrement...)", a déclaré l’organisation.

"Les syndicats nous ont déçus"

En marge du mouvement orchestré par les syndicats, des lycéens "indépendants", issus d’une dizaine d’établissements de l’Est de Paris, ont bloqué leur lycée et manifesté à la Concorde mardi 6 janvier 2009. Ils entendaient ainsi protester contre "plusieurs des mesures gouvernementales dans l'éducation". "On veut montrer dès la rentrée qu’on est motivé", a expliqué un porte-parole de la coordination. "On souhaite quelque chose de totalement indépendant parce que les syndicats nous ont totalement déçus. Leur action n'a pas été suffisante l'an dernier, ils ont lâché (au printemps 2008) et le mouvement de cette année (en décembre) s'est fait sans eux", avoue un autre représentant. En décembre 2008, cette indépendance et cette spontanéité ont joué dans le report de la réforme, faisant craindre un effet de contagion avec les émeutes en cours en Grèce. "Il s’agit d’un mouvement non structuré, sans revendications. Dans ces conditions, il est difficile de discuter", avait alors commenté le ministère.

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