Rentrée 2011 : les régions paient aussi pour l’éducation… et veulent le faire savoir

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Il n’y a pas que l’État qui investit la plus grande partie de son budget dans l’éducation. Dans un dossier intitulé « Rentrée 2011 : les Régions au cœur de l’éducation » présenté le 31 août 2011 à la presse, l’ARF (Association des régions de France) a tenu à mettre les points sur les i. Aujourd’hui, les collectivités locales contribuent à hauteur de 25 % à la DIE (dépense intérieure d’éducation). Une part qui a augmenté de 3 % par rapport à 2002, de 10 % par rapport à 1980. Dans le même temps, celle de l’Etat est passée de 69,5 % en 1980 à 59,7 % en 2009. Un effet « vases communicants » dû aux lois de décentralisation.

Les manuels coûtent 124 millions d'euros aux régions

D’un côté, les régions se réjouissent de ce transfert de compétences. « C’est une belle aventure, bien réussie », estime François Bonneau, président de la commission Education de l’association et président du conseil régional du Centre (PS). Mais pour les sommes versées (par exemple, 4,6 milliards d’euros en 2009 pour les lycées et 4,2 milliards d’euros en 2009 dans l’apprentissage et la formation professionnelle), les régions attendent plus « de communication, d’anticipation, de cohérence de la part de l’État », indique François Bonneau.

Un exemple récent : celui des manuels scolaires incluant les nouveaux programmes de lycée commandés par le ministère de l’Éducation nationale mais financés par les régions. Selon l’ARF, l'ensemble des régions ont dépensé au total entre 92 et 118 millions d’euros pour les livres de seconde à la rentrée 2010. Elles devraient encore débourser 124 millions d’euros pour les trois voies du lycée à la rentrée 2011.

Payeurs mais aussi décideurs

Pour l’ARF, un « acte III de la décentralisation » est aujourd’hui nécessaire. Les régions veulent être davantage associées aux décisions sur les lycées. Bref, ne plus seulement être les « payeurs », à l'heure où l'Etat supprime des moyens. Leurs deux chevaux de bataille principaux : la création d’un service public régional de l’orientation, de l’emploi et de la formation (à l’extérieur des établissements) et le pilotage de la carte des formations, en lien avec l'économie (mais sans hériter de la gestion des personnels).

Lycées : ce que financent les régions

Depuis 1984, les régions se chargent des lycées, notamment les bâtiments, (construction, réparation, extension…), leur équipement, leur fonctionnement (entretien, accueil, restauration, hébergement). Exemples concrets de pôles d’investissement :
-    les tableaux numériques interactifs, les ordinateurs (comptez aujourd’hui 1 machine pour 3 élèves au lycée), les vidéoprojecteurs, les manuels numériques, les ENT…
-    les Pass contaception-prévention
-    les sites Web régionaux dédiés à l’orientation
-    les séjours linguistiques, la mobilité internationale
-    les actions pour la réussite scolaire et la lutte contre le décrochage
-    le financement des centres de formation d’apprentis
-    les actions de formation aux nouveaux usages numériques
-    l’aide à la mutuelle santé
-    l’hébergement saisonnier dans les internats de lycées, etc.  

Les régions sont également responsables de la planification de formations (pour jeunes et adultes).

La jeunesse : priorité en Ile-de-France

"La jeunesse est la priorité numéro 1 de ce mandat", a avancé Jean-Paul Huchon (à gauche sur la photo). Le président de la région Ile-de-France avait lui aussi convié les journalistes mercredi 31 août 2011, afin de rappeler son fort engagement sur le sujet. Lycée, logement, enseignement supérieur, apprentissage, culture … Les mesures (voir le dossier de presse en PDF) lancées par la collectivité ont été rappelées par chacun des vice-présidents régionaux, avec quelques nouveautés.

Julien Dray, en charge de la culture, a annoncé qu’un médiateur culturel devrait être mis en place dans une trentaine de lycées, à titre expérimental, afin de soutenir les projets lycéens. Dans le secteur de l’enseignement supérieur, l’aide aux jeunes chercheurs devrait être renforcée, a expliqué Isabelle This Saint-Jean , en charge du secteur (à droite sur la photo).
Camille Stromboni

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