Rentrée 2012 au lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye : les moyens au cœur des préoccupations

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Rentrée 2012 au lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye : les moyens au cœur des préoccupations
2012-09-04 // © 
Comment se passe la rentrée 2012 ? Quel est l'état d'esprit des enseignants et proviseurs ? Qu'attendent-ils de la concertation sur l'école ? Au lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye, l’ambiance est au «on verra».

«Le nouveau ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll ? On a plutôt un a priori positif, car c’est un enseignant d’économie de la filière agricole, mais on verra à l’usage. Comme les autres, il a des contraintes budgétaires…» lâche un brin fataliste un jeune prof d’histoire-géo. Il faut reconnaître que la grisaille du ciel et les travaux qui s’éternisent depuis deux ans dans l’établissement n’aident pas à se convaincre du contraire.

Si certaines décisions du nouveau gouvernement, comme la promesse de restaurer l’histoire-géo en terminale S ou le fait de repousser à la rentrée 2013 la rénovation du bac STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant), émergent comme des signaux plutôt positifs, les enseignants préfèrent attendre de voir à l’usage.

«On est consultés, mais lorsqu’on voit les programmes arriver, on est souvent déçus», commente sa collègue d’économie-gestion au sujet de la future rénovation de la section STAV.
 

«J’ai recruté quelqu’un in extremis vendredi»


Au chapitre des satisfactions, Annick Delmas, la directrice adjointe du lycée, se réjouit cette année d’avoir pu commencer la rentrée avec tous ses profs. «Sur les postes qui n’étaient pourvus ni par des titulaires, ni par des contractuels déjà en place, j’ai trouvé des contractuels. J’ai eu une grosse sueur avec un professeur d’économie qui a démissionné au dernier moment, mais finalement, j’ai recruté quelqu’un in extremis vendredi», raconte-t-elle.

Côté budget, les professeurs réunis au self pour le buffet de rentrée, lundi 3 septembre, ont le sentiment désagréable de voir les moyens se réduire peu à peu. «Ces cinq dernières années, avec la RGPP [Réforme générale des politiques publiques], nous avons subi autant, voire davantage, de suppressions de postes que l’Éducation nationale», fait valoir un prof d’histoire-géo. À ses côtés, ses deux collègues opinent du chef. «La DGH [dotation globale horaire] de l’établissement diminue un peu chaque année avec une augmentation des seuils imposés pour dédoubler les classes», confirme un membre de l’équipe de direction.

Le casse-tête des emplois du temps

Malgré les logiciels modernes, comme chaque année, le rituel des emplois du temps reste un casse-tête pour la direction et une source de frustration pour les enseignants qui craignent de voir sauter les dédoublements et les plages vouées à l’interdisciplinarité, prépondérante dans l’enseignement agricole.

Il n'est en effet pas facile de bloquer tout un après-midi le prof de bio, d’agro et d’histoire-géo pour un enseignement commun, quand les chantiers écoles, les stages et les nombreuses sorties viennent encore compliquer l’équation.

Mission adaptation


«Nous travaillons dans un lycée où il faut être très adaptable, car l’enseignement agricole comprend beaucoup de spécificités», témoigne avec passion un professeur de lettres. «Sur le modèle scandinave, on compte par exemple des examens en cours de formation, les CCF, organisés par les professeurs pendant l’année, souvent de manière interdisciplinaire. Tout cela nécessite une organisation efficace.» Idem pour les projets : «Du coup, parfois cela marche et d’autres fois non.»

Pourtant, globalement, les profs acquis à la pédagogie par projet aiment travailler ensemble. «Exemple : en STAV, sur la question du vivant, les profs de bio, d’agro ou de philo vont intervenir en donnant plusieurs angles d’approche. C’est super intéressant !» ajoute l’enseignante.

Des travaux qui durent


Bien dans leur établissement, la plupart des profs du lycée agricole de Saint-Germain le sont sans conteste. «Bonne ambiance», «solidarité» et «élèves motivés» sont des mots qui reviennent souvent dans leur bouche. Comme cette prof d’éco qui n’hésite pas à parler de sa «passion du terrain».

Ainsi, loin de la politique, ce qui les préoccupe surtout en cette rentrée est de savoir comment ils vont pouvoir faire cours au milieu des échafaudages. «Il était vraiment nécessaire que le lycée soit rénové, mais il faut reconnaître que les travaux ne nous facilitent pas les choses. C’est compliqué de faire cours lorsqu’on n’a pas les outils pédagogiques ou de communication à disposition», relate une enseignante.

Sans parler des bâtiments livrés où tout ne serait pas terminé… Comme le vestiaire du gymnase flambant neuf, dans lequel un prof de sport prétendait qu’il manquait encore les bancs... «Ils y sont», assure le proviseur.

Revaloriser la filière de production agricole


Côté pédagogie, la rentrée ressemble à toutes les autres avec sa cohorte de réunions pour organiser les stages, les chantiers écoles, les projets pédagogiques et les sorties en tous genres, etc.

Parmi les challenges de l’année, notamment : la reconquête du succès pour la terminale S qui a perdu quelques points au bac 2012 et, dans les sections professionnelles, la revalorisation de la filière de production horticole. À moyen terme, l’établissement, qui compte aujourd’hui une majorité d’élèves dans les filières générales et technologiques, se voit bien ouvrir une prépa post-BTS à l’ENSP (École nationale supérieure du paysage)…


À lire sur letudiant.frLycée agricole de Saint-Germain-en-Laye : dans les coulisses de la salle des profs.

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