"La rentrée doit avoir lieu et elle aura lieu le 2 septembre". Par ces mots, Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l’Education nationale, a rappelé, lors de sa conférence de presse de rentrée ce mardi 27 août, que malgré le contexte politique incertain, le cap est maintenu pour cette rentrée.
Groupes de besoin, réforme des lycées pro, stage de seconde, etc. Les réformes engagées se poursuivent. Une rentrée "sous le signe de la cohésion" a indiqué la ministre, avec, comme ligne de conduite, la circulaire de rentrée diffusée en juin dernier.
Le maintien des groupes de besoin
Malgré les réticences des syndicats enseignants, la ministre confirme la mise en œuvre des groupes de besoin en classes de 6e et de 5e, en mathématiques et en français. Des groupes qui ont pour objectif de faire progresser tous les élèves dans la maîtrise de ces savoirs fondamentaux.
"J'ai souhaité que cette réforme puisse être mise en œuvre. Mais qu'elle le soit avec pragmatisme et souplesse", a affirmé la ministre, laissant une marge de manœuvre aux établissements et aux équipes pédagogiques "pour atteindre les objectifs de la réforme".
Une marge de manœuvre qui devrait se faire sentir dans les établissements puisque selon le SNES-FSU (syndicat national des enseignements de second degré), il y aura autant d’exemples et de configurations de groupes qu’il y a de collèges. Sophie Vénétitay secrétaire générale affirme, lors de la conférence de rentrée du syndicat le 29 août qu’il y aura "des collèges avec des groupes de besoins, d’autres avec des groupes hétérogènes, ou d’autres encore qui ont mis en place des renforcements de l’horaire de français et de mathématiques".
Les stages de seconde reconduits en 2025
Expérimentés pour la première fois cette année, les stages effectués par les élèves en fin d’année de seconde sont reconduits en 2025. La ministre a reconnu une première année de mise en œuvre difficile selon les établissements notamment "parce que nous-même avons tardé à faire passer les textes, générant un flou dans leur mise en place".
Cette année, Nicole Belloubet souhaite voir le stage de seconde "s’intégrer dans la construction d’un parcours d’orientation avec l’élève" reconnaissant que la bonne marche de ce dispositif tient aussi à la nécessité "d’offrir des terrains de stages plus nombreux en bénéficiant du concours encore plus soutenu des entreprises".
Une reconduction qui fait perdurer l’inquiétude des syndicats pour les lycéens en voie professionnelle également en stage en fin d’année. "Même si en raison de leur mise en place tardive nous n’avons pas assisté, cette année, à une concurrence entre les lycéens, nos craintes se portent sur cette nouvelle année puisque les terminales en bac pro seront aussi en PFMP ", soulève Axel Benoist co-secrétaire général du SNUEP-FSU, le 28 août, lors de la conférence de rentrée du syndicat de l’enseignement professionnel public.
Le ministère poursuit sa réforme des lycées pro
L’inquiétude porte également sur la mise en place de la nouvelle terminale en bac pro qui "renforce les inégalités devant l’examen" affirme Axel Benoist.
Elle ouvre deux parcours différenciés en fin d’année : un parcours de préparation aux études supérieures et un parcours d’insertion professionnelle avec le suivi d’une période de formation en milieu professionnel. "Vous avez donc certains élèves qui seront encore dans les établissements quand d’autres seront éloignés de l’école puisqu’en entreprise".
En parallèle, la ministre a rappelé que le travail sur l’évolution de la carte des formations professionnelles se poursuivait, toujours en lien avec les branches professionnelles et les régions.
En 2025, un prof devant chaque élève ?
Promesse difficilement tenue en 2024, Nicole Belloubet a réaffirmé la volonté du ministère de voir un professeur devant chaque élève à la rentrée, indiquant que "les concours ont permis cette année de couvrir la très grande majorité des postes nécessaires pour la rentrée".
Dans le second degré, la ministre précise que le recrutement des concours s’est amélioré de deux points passant de 86,3% de personnels recrutés à 88,3%. "Les postes non pourvus baissent de 15%", a-t-elle indiqué. Une situation hétérogène selon les académies et les disciplines puisque les difficultés en français et en mathématiques restent présentes.
La ministre certifie que les postes non pourvus pourront être assurés par la reconduction du vivier de contractuels ainsi que le recrutement de nouveaux. A quelques jours de la rentrée, elle l’assure : "nous sommes tout proche d’atteindre les 100% de couverture du besoin en enseignants".
Le Pacte axé sur le remplacement de courte durée
Nicole Belloubet a également rappelé que les remplacements de longue durée restent une question sensible, "qui ne pourra se résoudre que lorsque nous aurons résolu la question de l’attractivité du métier enseignant".
S’agissant des remplacements de courte durée, la ministre envisage leur amélioration grâce à un renforcement budgétaire du Pacte. Le dispositif serait alors "réorienté vers le remplacement de courte durée" a-t-elle indiqué. Un choix qui ne convainc pas le SNES-FSU selon qui cette mission du Pacte n’a pas eu beaucoup de succès auprès des enseignants "parce qu’elle s’apparente davantage à de l’occupation des élèves" affirme Sophie Vénétitay.
Sans compter que le renforcement budgétaire voulu par Nicole Belloubet dépendra du prochain projet de loi de finance et des orientations du futur gouvernement.