Représentativité des syndicats : l’UNSA et la CGC vers un mariage de raison

Fabienne Guimont Publié le

Le rapprochement serait unique depuis 1945 dans le mouvement syndical, construit sur les scissions. L’UNSA (union nationale des syndicats autonomes) et la CFE-CGC (confédération française de l’encadrement-confédération générale des cadres) sont en passe de sceller leur fusion en vue de peser dans le paysage syndical en recomposition.

Les nouvelles règles de représentativité des syndicats adoptées le 9 avril 2008 donnent en effet la possibilité à l’UNSA de devenir un partenaire dans les négociations futures. Jusqu’alors, elle n’était pas une des cinq organisations dites représentatives (CGT, FO, CGC, CFDT, CDTC). Pour cela, il lui fallait un partenaire dans certains secteurs professionnels du privé où elle est peu présente. Jeudi 17 avril 2008, les deux organisations réunissent chacune leur bureau pour décider de la stratégie à adopter.

Les syndicats de l’UNSA Education à un tournant

Une realpolitik qu’il faut maintenant faire passer auprès des militants. Ce mariage risque de faire grincer des dents parmi les 23 syndicats nationaux de l’UNSA éducation. Le mode bureaucratique adopté pour opérer ce rapprochement n’a pas eu l’heur de plaire aux militants. Et les positions plutôt à droite de ce syndicat de cadres implanté dans les entreprises privés ne sont pas faciles à concilier avec celles des autonomes. L’exercice d’équilibriste ne sera pas aisé pour Patrick Gonthier, le secrétaire national de l’UNSA Education. Il a convoqué un bureau extraordinaire le mercredi 16 avril 2008 réunissant ses syndicats. «Ou bien on conserve le statu quo ou bien on dialogue avec ceux qui veulent discuter [la CFE-CGC]. A titre personnel, je suis interrogatif sur les objectifs et la méthode utilisés. Mais il faut être lucide. Cet accord aura un impact sur les élections chez les enseignants et les directeurs de décembre 2008. Faute d’accord, on risque d’être gelé pendant quatre ans et de ne pas participer aux négociations à venir. Je ne peux pas être contre ce rapprochement », estime Patrick Gonthier. 

Le secrétaire national prédit un choc syndical dans l’éducation si cette fusion est confirmée. « Quid de la FSU si l’accord passe ? Cantonnée à la fonction publique d’Etat, va-t-elle rejoindre la CGT ? Ils seront de toute manière ébranlés par le choc syndical».

Fabienne Guimont | Publié le