« Retrait de la LRU », un nouveau mot d’ordre pour la mobilisation ?

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Réunie ce week-end à Rennes 2, une coordination nationale étudiante a durci les revendications du mouvement en cours dans les universités. Outre le renforcement des mobilisations actuelles, avec une journée d'information au public le mardi 17 février et de manifestations le 19 auxquelles elle appelle également, la coordination a demandé l’abrogation de la loi LRU sur l'autonomie des universités.

Les représentants étudiants de 63 universités ont dénoncé « l’adoption en catimini de la loi LRU en 2007 », qui soumet les « universités à des logiques de compétitivité, de rentabilité, les mettant en concurrence les unes avec les autres ».

Un mot d'ordre absent pour l'instant chez les universitaires

« C’est derrière le mot d’ordre de l’abrogation de la LRU que le mouvement pourra s’amplifier », écrivent-ils dans leur appel.

En arrière-plan depuis l’entrée des étudiants dans les mobilisations, cette revendication pourrait ne pas convenir à tous les enseignants-chercheurs, leaders du mouvement, et à certains présidents ralliés à leurs revendications.

Les présidents d’universités, qui ont lancé l’appel de la Sorbonne le 9 février 2009, ne mentionnent pas le retrait de la loi sur l’autonomie, même si la plupart d’entre eux étaient dès l’origine opposés à cette réforme – comme Georges Molinié à Paris 4 – ou plutôt « réservés », à l'instar de Bernadette Madeuf à Paris 10.

Axel Kahn démissionne si l'autonomie est remise en question

Premier signe de désaccord : Axel Kahn, « engagé à gauche comme chacun le sait », selon les mots du président de la République, a menacé de démissionner de la présidence de Paris 5 en cas de retrait de la LRU. « Si l’autonomie des universités est remise en cause, je quitterai la présidence de Paris 5 – Descartes. Je démissionnerai », a-t-il affirmé dans le Journal du dimanche daté du 15 février 2009.

Parmi la dizaine de revendications avancées par le Snesup dans son dernier communiqué, rien sur un retrait de la loi sur l’autonomie. Ce n’est pas non plus le mot d’ordre actuel des associations à la tête du mouvement, SLR et SLU, même si elles déplorent les conséquences néfastes de cette loi. Et l'UNEF n'en a pas fait un slogan lors des dernières manifestations.

Reste à savoir si cette nouvelle revendication va être reprise par l'ensemble des acteurs du mouvement. L’appel au retrait de la LRU permettrait en effet une mobilisation plus forte des étudiants. Un moyen de faire avancer l’ensemble des revendications ?

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