REVUE DE PRESSE ET DU WEB : décret sur le statut des enseignants-chercheurs (suite)

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Alors que la mobilisation universitaire se poursuit depuis plus de 6 semaines, la rédaction d'Educpros a selectionné plusieurs articles et billets qui prolongent le débat sur les réformes en cours à l'université. Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, affirme ainsi que le nouveau texte réécrit sur le statut des enseignants-chercheurs est, au final "peu différent de celui qui a été mis sur la table". Tout simplement. Jean-François Mela, ancien chef de la mission scientifique universitaire au ministère, n'est pas loin de partager cet avis, mais dénonce quant à lui cet état de fait et envisage les sorties de crise. Pierre Dubois revient sur les conséquences concrètes du nouveau texte, titrant de manière péremptoire, "l'autonomie, c'est fini".

« Si on ne fait pas tout en même temps, on ne fait rien », une interview de Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, parue dans Libération le 11 mars 2009

La conclusion de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée risque de provoquer des remous dans la communauté universitaire en ébullition. A propos du résultat des négociations concernant le décret réécrit sur le statut des enseignants-chercheurs, il déclare  : « Au final, le texte sera peu différent de celui qui a été mis sur la table ».

Claude Guéant défend dans cet interview le rythme des réformes. « Il arrive qu’il faille prendre un peu de temps pour expliquer », estime-t-il néanmoins, avant de prendre l'exemple du fameux décret. « Ainsi, le décret sur les enseignants-chercheurs soulevait-il une certaine incompréhension. Une médiation a été créée, la ministre a repris le dossier et, vendredi, un accord avec la quasi-totalité des parties prenantes a été réalisé ».

« L'avenir des universités à quitte ou double », un billet publié par Jean-François Mela sur son blog le 10 mars 2009.

Jean-François Mela, ancien chef de la mission scientifique universitaire, revient avec virulence et ironie sur les réformes de l’université. Concernant tout d’abord le décret négocié sur le statut des enseignants-chercheurs : « Il faut mettre des lunettes pour distinguer en quoi ce nouveau décret diffère vraiment de celui de 1984 » écrit-il. Seule nouveauté selon lui, l’évaluation automatique tous les quatre ans.

Son analyse des différents acteurs en scène renvoie dos à dos la rhétorique sarkozienne de la modernisation à celle de la lutte contre la casse du service public, qui « réclame l’abandon inconditionnel de tout milligramme de réforme ». Portée par la Coordination nationale des universités, cette dernière est « objectivement conservatrice » car elle « sous-entend que le système préexistant était satisfaisant et qu’il n’est pas besoin de le réformer ».

Réfléchissant aux différentes sorties de crise, Jean-François Mela n’est pas rassurant. « Finalement nous échapperons peut-être à "l’université entrepreneuriale", mais ce sera pour finir comme "réserve d’indiens" ». Il souligne ainsi la nécessité de prendre le risque d’une stratégie de compromis. « Encore faut-il que le pouvoir politique infléchisse sa stratégie d’ensemble », précise-t-il.

« L’autonomie, c’est fini », un billet publié sur le blog de Pierre Dubois, Histoires d’universités, le 7 mars 2009.

L’ancien directeur de l’Ofipe (Observatoire des Formations, des insertions professionnelles, évaluations) de l'université de Marne-la-Vallée donne son point de vue sur le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, réécrit. C'est pour lui « le retour de l’université cogérée au niveau national par le ministère et par les syndicats » et sans doute, « la mort de l’université autonome ».

« Les syndicats ont sauvé leur peau », « Valérie Pécresse a mangé son chapeau » et Pierre Dubois reprend dans le détail les conséquences concrètes de cette réforme dans les universités.

Relevant finalement que « Cette histoire de décrets faussement nouveaux est malheureusement révélatrice du “Mal” français ».

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