REVUE DE PRESSE : Xavier Darcos philosophe... Deux syndicalistes (SGEN-CFDT et Snesup) veulent négocier

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Alors que la mobilisation se poursuit avec la participation des universitaire à la journée de grève générale inter-professionnelle du 19 mars 2009, la rédaction d'Educpros a selectionné deux tribunes qui prennent position de manière forte sur les conflits actuels dans le secteur éducatif. Xavier Darcos tout d'abord, qui, loin d'apaiser les esprits, dénonce un débat public dominée par "la rumeur, l'outrance, la théorie du complot ou le déni de vérité". Deux représentants syndicaux, Patrick Fridenson et Michel Kaplan, demandent, eux, une véritable négociation sur les réformes, précisément celle de la formation des enseignants.

« Esprit français, es-tu là? », une tribune de Xavier Darcos publié dans Le Monde daté du 19 mars 2009.

Xavier Darcos, défini dans sa tribune comme "membre de l'Institut, ministre de l'éducation nationale", analyse la place et le rôle des intellectuels français dans le débat public. De manière historique avec Voltaire ou Montaigne, pour en arriver à aujourd'hui, où « le rationnel semble exilé du débat public, tandis que la rumeur, l'outrance, la théorie du complot ou le déni de vérité s'instillent jusque dans les sphères les plus éclairées du monde intellectuel ». Le ton est donné.

De manière presque philosophique – il ne parle pas une seule fois de la réforme de la formation des enseignants, au coeur des controverses -, il déroule sa réflexion sur cet « excès de passion », qui « semble désormais le premier argument de ceux qui entendent défendre les intérêts de la raison ».

« Cette tendance imprécatrice blesse l'intelligence. Elle me choque », confie-t-il, avant de dénoncer une représentation du peuple bafouée « lorsqu'on laisse utiliser le sceau et la typographie officielle de la Sorbonne pour publier des tracts parodiques appelant au procès du président de la République ».

Les « populismes », « obscurantismes », les « thèses les plus insensées, assorties de procès en sorcellerie ad hominem », le « registre polémique, sophistiqué, agressif »... Xavier Darcos ne cite personne, mais lance des critiques de tous côtés.

Probablement visés, les universitaires qui se mobilisent contre la mastérisation des concours de recrutement des enseignants apprécieront.

« Formation des maîtres : il faut suspendre et négocier  », une tribune de Patrick Fridenson (Sgen-CFDT) et Michel Kaplan (Snesup) publiée sur la même page que celle du ministre de l'Education nationale dans Le Monde daté du 19 mars 2009.

« La seule solution pour s'en sortir, c'est de négocier », écrivent Patrick Fridenson, directeur d'études à l'EHESS et membre du Sgen-CFDT (à ce titre un des négociateurs du décret statutaire des enseignants-chercheurs) et Michel Kaplan, professeur d'histoire à l'université Paris 1, ancien vice-président de la CPU et membre du Snesup-FSU.

Les deux auteurs de la tribune reviennent sur la réforme de la formation des enseignants, strictement inapplicable pour l'instant même de manière transitoire selon eux. « M. Darcos doit non pas reculer, mais ouvrir des négociations », insistent-ils, avant d'établir six points sur lesquels pourraient s'établir « un consensus ».

« Un accord général est possible, si le ministre accepte de l'envisager avec tous au lieu de faire se succéder les oukases. M. Darcos, suspendez et négociez! », concluent-ils. Le Snesup, qui avait refusé de participer aux négociations sur la réécriture du décret de 1984 modifiant le statut des enseignants-chercheurs, se mettrait donc cette fois autour de la table.
 

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