Richard Descoings : le modèle "Sciences Po" est-il généralisable ?

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Richards Descoings a passé son grand oral lundi 22 juin 2009, devant un parterre d’académiciens.

Invité par l’Académie des sciences morales et politiques , le très médiatique directeur de Sciences Po Paris a disserté sur la place de l’IEP dans le système universitaire. Outre la description du fonctionnement de l’établissement et de ses mutations, la possibilité de généraliser le modèle Sciences Po aux universités était au cœur des nombreuses questions posées en fin de séance. Notamment au niveau des frais d’inscription et de la sélection.

Généraliser le modèle Science po suppose de croire à l'autonomie des établissements

Qu’en pense le chargé de mission sur la réforme du lycée ? Généraliser le modèle Sciences Po, cela ne sera pas possible « tant que les pouvoirs publics ne croiront pas réellement à l’autonomie des établissements », a-t-il affirmé. Malgré des progrès récents, Richard Descoings a en effet estimé que tous les signes n’allaient pas dans ce sens, surtout les pratiques administratives qui perdurent.

La liberté, pièce maîtresse du système
 
Prenant l’exemple des « textes nationaux pris pour tous les universitaires » [réforme du statut des enseignants-chercheurs], il a déploré que l’Etat n’ait pas laissé les universités régler, au cas par cas, cette question. « Il n’y aurait pas eu ces problèmes », a-t-il estimé. Au cœur de sa pensée, la liberté de chaque établissement apparaît indispensable.

De la même manière, « Pourquoi imposer à toutes les universités de percevoir les mêmes frais de scolarité ? », s’est-il demandé. Son établissement a ainsi choisi d’augmenter les bourses de ses étudiants de 75 % tandis qu’HEC a préféré supprimer les frais de scolarité pour les boursiers. A chacun sa solution, l’important étant que l’établissement décide, par lui-même.

L'absence d'une réelle autonomie budgétaire des universités

Et cela semble impossible sans une réelle autonomie budgétaire, dont sont privées les universités actuellement, même avec la loi LRU. Sur le ton de l’anecdote, Richards Descoings a ainsi rappelé l’annonce de Valérie Pécresse d’une dotation spécifique de 250 000 euros pour les établissements qui passaient à l’autonomie. « Le ministère était très fier », a-t-il ironisé… tandis que les universités, telle Pierre et Marie Curie ont dû voir les choses autrement, a-t-il raillé.

Richards Descoings sur la radio "Canal Académie"

Canal Académie retransmet les séances de l’Académie des sciences morales et politiques (ASMP) dans sa rubrique « En séance ». Celle de Richard Descoings sera en ligne à partir de dimanche 28 juin 2009 au soir (20h00), en accès gratuit.

Prochain rendez-vous avec Valérie Pécresse

L'Académie des sciences morales et politiques (ASMP) recevra, lundi 29 juin 2009, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, qui s'exprimera sur "La loi du 10 août 2007 et l'autonomie des universités".

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