Roger Dutoit à la rescousse de l'Escem

Cécile Peltier Publié le
Roger Dutoit à la rescousse de l'Escem
Le campus de l'Escem à Tours. // ©  ESCEM Tours
Après le naufrage de France Business School et la perte de son visa et de son grade de master, l’Escem a confié à Roger Dutoit, spécialiste du management de transition, la mission de refonder l’école. Le directeur général par intérim proposera d'ici le 15 octobre 2015 un plan de redressement. 

Roger Dutoit. Le nom du nouveau directeur général de l'Escem, nommé le 27 mai 2015, n'est pas très connu du sérail. Et pour cause : cet énarque, passé notamment par la direction générale de Darty France ou de Brink’s, est d'abord un spécialiste du management de transition. À la tête de sa propre société, Executive Shield SAS, Roger Dutoit a récemment opéré à la tête du réseau d’écoles Compétences et Développement (Idrac, Ifag...).

À l'Escem, il a jusqu’au 15 octobre 2015 pour élaborer un plan de redressement et de développement, applicable dans les trois ans."On verra après cette date si on envisage un deuxième contrat pour une mission d’accompagnement, mais ma vocation n’est pas de prendre la direction générale de l’Escem. Ce n’est pas mon métier !”, assure Roger Dutoit à EducPros.

Une “direction rapprochée”, constituée notamment des trois directeurs de campus, l'épaulera dans sa mission de reconstruction : Gérard Hoffmann, à Tours, Ahmed Hikmi, à Poitiers, et Christophe Abadie, actuellement directeur de la formation à la CCIR Centre, qui remplacera prochainement Frédérique Dreux à la tête du site d’Orléans.

Une diversification de l'offre de formation

Le nouveau DG a présenté, dès le jour de son arrivée, les grands axes de son projet pour l’Escem. Le programme grande école, qui va faire l’objet d’une “reconquête”, ne sera pas “l’unique axe de développement”. Le plan Dutoit mise également sur une diversification des spécialités de Bachelors, et le développement de titres RNCP (niveau I), en lien avec les besoins du territoire. “Ce qu’on veut, c’est une machine viable très vite”, commente-t-il.

“En interne, les attentes sont très fortes, reconnaît le DG. Mais nous ne sommes pas là pour faire table rase du passé, mais pour reconquérir et bâtir tous ensemble un avenir viable.”

Pas de programme grande école à la rentrée

En attendant, l’horizon reste bien sombre. Le programme grande école, privé de son visa et de son grade, ne pourra pas ouvrir à la rentrée 2015. Les étudiants partis en césure cette année pourront finir leur cursus à l’école l'année prochaine dans le cadre du grade et du visa Escem, qui courent jusqu’à 2015. Mais les autres devront partir terminer leur master dans une autre ESC, selon des modalités qui devraient être précisées dans les jours à venir.  

Les personnels attendent quant à eux d’en savoir plus sur les suppressions de postes qui font actuellement l’objet de négociations avec les partenaires sociaux.

Seul le président de l’école semble conserver son optimisme :  “Cette refondation donnera très vite à l’Escem un nouveau souffle et un développement tel que nous avons su le faire par le passé", assure Yves Broussoux, qui évoquait déjà "un accident administratif" après la perte du grade de master...

Brest et Clermont adoptent le statut associatif

Pour les anciennes écoles du groupe France Business School, l’heure du retour à l’autonomie administrative et juridique a enfin sonné. D’abord prévu le 30 avril, il devrait finalement intervenir entre le 1er juillet et le 1er septembre 2015.

L’ESC Brest vient dans ce contexte d'opter pour le statut associatif. L'association ESC Force Ouest, qui va reprendre les commandes de l’établissement, sera gérée à parité par les CCI Bretagne et Brest. Frank Bellion, président de la CCI de Brest, présidera le nouveau conseil d’administration, qui a reconduit Luc Pontet dans ses fonctions de directeur.

L’ESC Clermont a également basculé vers le statut associatif en attendant d’adopter, dans les mois qui viennent, le nouveau statut de société anonyme d’enseignement supérieur consulaire. Les CCI Puy-de-Dôme et Auvergne, - la première vient d’octroyer une aide exceptionnelle de plus de 4 millions d’euros pour la relance de l’école - restent majoritaires au sein de la gouvernance.

Cécile Peltier | Publié le