Ronde des obstinés : des enseignants-chercheurs tournent en rond pour se faire entendre

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Ronde des obstinés : des enseignants-chercheurs tournent en rond pour se faire entendre
La ronde parisienne, le 31 mars 2009. // © 

Depuis le début de leur mouvement, les enseignants-chercheurs multiplient les initiatives originales pour se faire entendre en marge des traditionnelles manifestations de rues. Cours en places publiques, ateliers-discussions dans des jardins ou des parcs, pique-niques, spectacles, films en plein air… sont autant d’occasions de créer l’événement et de placer le débat hors les murs des universités.

Une ronde des obstinés qui tourne depuis plus de 200 heures

A Paris, le dernier happening en date est une ronde d’enseignants et d’étudiants qui se relaient pour tourner 24 h sur 24 sur le parvis de l’Hôtel de Ville, place de Grève. L’emplacement n’a pas été choisi par hasard : cette « ronde infinie des obstinées » est sous l’objectif d’une webcam de la Ville de Paris qui fournit des images en direct sur paris.fr

Initiée par des enseignants de Paris 8, elle tourne depuis lundi 23 mars 2009, soit depuis plus de 200 heures. « Nous sommes en grève depuis plus de huit semaines. Il faut bien faire preuve d’inventivité pour se faire entendre. C’est un mode d’action visible qui permet d’être présent dans la ville, pas seulement à l’université, qui est en mouvement, qui peut être drôle », précise Pierre, un enseignant en philosophie de l’université Paris 8.

Un concept qui fait des émules

« On tourne à l’infini pour montrer qu’on ira jusqu’au bout », précise, Adeline, une étudiante doctorante en musicologie. « Comme la ronde intrigue, explique Elsa, une doctorante en sociologie à l’EHESS, elle est l’occasion de rencontrer des passants, de discuter, d’expliquer nos motivations et nos inquiétudes sur le devenir de l’université et les dangers des réformes en cours. »

« On tourne mais on aimerait bien sortir du cercle vicieux de la paupérisation et du mépris dans lequel on tente de nous enfermer. On tourne pour montrer que le mouvement est toujours en marche», souligne Marie, enseignante en lettres à Paris 4. D’autres rondes se mettent en place en province. A Poitiers, ça tourne tous les jours de 17h à 19h sur la Place d’Armes. A Clermont-Ferrand, Lyon, Lille et de Fort-de-France en Martinique des rondes s’échauffent.

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