Rumeurs de réduction budgétaire : l'université fait le dos rond

Marie-Anne Nourry Publié le
Les dépenses de fonctionnement de l’État devraient diminuer de 15 % d’ici à 2017 et les subventions aux opérateurs de 6 %, d'après une information publiée par Les Echos le 11 mai 2014. En tant qu'opérateurs de l'État, les universités pourraient donc être concernées par ces mesures. Si l'heure est à une "extrême vigilance", la CPU (Conférence des présidents d'université) se montre plutôt confiante.

Pour atteindre l'objectif de 50 milliards d'économies d'ici 2017, le gouvernement a adressé ce week-end des lettres de cadrage aux différents ministères, selon un article publié par les Echos le 11 mai 2014. La nouvelle feuille de route budgétaire prévoirait ainsi une diminution de 15 % des dépenses de fonctionnement de l’État et une baisse de 6 % des subventions aux opérateurs, dont les universités font partie, au même titre que Météo-France, le CNRS, le CNC ou encore les chambres de commerce. "Les subventions versées aux opérateurs de l’État devront diminuer de 2 % par an jusqu’en 2017 (2 % en 2015, 4 % en 2016 et 6 % en 2017)", révèlent Les Echos.

Contacté par EducPros, le secrétariat de l'Enseignement supérieur et de la Recherche n'a pas souhaité réagir à cette annonce : "Nous n'avons pas encore reçu de lettre de cadrage", précise-t-on rue Descartes.

Les universités plutôt confiantes

Du côté de la CPU (Conférence des présidents d'université), le président Jean-Loup Salzmann se montre plutôt confiant, malgré le contexte économique globalement difficile pour les établissements. "Nous sommes extrêmement vigilants vis-à-vis des mesures budgétaires mais néanmoins rassurés par les déclarations du président de la République qui veut 'sanctuariser les budgets de l'enseignement supérieur et de la recherche' et maintenir la création de 1.000 postes par an", tempère-t-il.

Le président de la CPU souligne aussi le "statut un peu particulier" des universités en tant qu'opérateurs de l'État, lié au fait que 80 % de leur budget est dédié à la masse salariale. "Chaque année, les journaux leur imputent les efforts qu'elles devront faire en tant qu'opérateurs de l'État mais on apprend après qu'elle sont en partie ou totalement exonérées", rappelle-t-il prudemment.

Enfin, la CPU voit d'un bon œil la nomination de Christophe Strassel à la tête du cabinet de Geneviève Fioraso. "Il était auparavant en charge du budget, c'est un très bon signe pour les universités", conclut Jean-Loup Salzmann... en attendant d'être fixé sur le devenir des subventions.

Marie-Anne Nourry | Publié le