S'insérer après des études en sciences humaines : le bilan d'ELSA

Stéphanie Desmond Publié le

Prévoir un « sas vers l’emploi » d’une année pour certains jeunes diplômés universitaires de licence ou de master, tel était l’objectif du dispositif Elsa (Étudiants de lettres et de sciences humaines en alternance) lancé par le CNAM et Sciences po en septembre 2006. Passé la phase d’expérimentation, le bilan du dispositif, rendu public jeudi dernier, peut paraître mitigé : seuls quinze contrats de professionnalisation ont été signés dans ce cadre depuis septembre 2007.
« Nous n’avons pas l’ambition de résoudre des problèmes de masse », rétorque Vincent Merle, chargé de porter le projet pour le CNAM. L’objectif reste une cinquantaine de contrats pour 2009 et une centaine par an à terme. Pourquoi une telle lenteur ? « D’abord parce que nous défendons un projet peu orthodoxe, argumente Vincent Merle. Les premiers partenariats ont été très longs à mener, il a fallu convaincre les entreprises qui ont des habitudes de travail avec l’apprentissage, obtenir de certaines OPCA qu’elles dérogent à leur règle d’attribution de contrat, convaincre les branches de faire un travail d’information auprès de leurs PME. » L’autre explication tient à la qualité même de l’expérimentation, du sur-mesure. Deux personnes y travaillent à plein temps. Première étape : repérer et préciser les besoins des entreprises. Et, parallèlement, créer un vivier de jeunes diplômés accompagnés tout au long du projet. « S’il suffit de quelques semaines pour ceux qui ont une idée claire et conforme à la réalité du métier visé, pour la plupart des étudiants suivis, six mois sont nécessaires pour affiner leur projet », détaille Laeticia Faudière, l’une des deux chargées de mission du CNAM. Seconde étape, rapprocher l’offre des entreprises et le portefeuille de candidatures. Puis, une fois la sélection effectuée, définir à la carte, sur 25 % du temps, le contenu de la formation à partir des 1 200 unités d’enseignement du CNAM et des douze masters professionnels de Sciences po. Selon la première évaluation confiée au cabinet Boumendil & Consultants, « à défaut de la confirmation d’une embauche définitive dans l’entreprise d’accueil (la moitié des cas), les jeunes envisagent de poursuivre leur projet professionnel révélé grâce au projet Elsa ». De beaux efforts à défaut de résultats massifs.
Contact : laeticia.faudiere@cnam.fr , 01.44.10.78.87.

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