Saint-Étienne veut des “quartiers campus”

Maëlle Flot Publié le
Conserver leurs étudiants. Villes et agglomérations prennent conscience du potentiel économique et social que représente une population étudiante. Saint-Étienne mise sur la création de “quartiers campus” pour conserver ses 22.000 étudiants et ramener ses jeunes dans le centre-ville. Un vaste chantier débuté en 2012 et qui court jusqu’en 2017. Focus à l’occasion de la conférence EducPros du vendredi 16 mars 2012, consacrée aux relations entre enseignement supérieur et collectivités territoriales.

Le schéma d’aménagement et de développement urbain de la ville de Saint-Étienne prévoit la réhabilitation et la mise en valeur de ses trois campus universitaires thématiques. Au sud, un campus d’économie, de gestion et de SHS. La ville veut réinsérer les étudiants dans ce quartier en développant notamment des lieux d’accueil collectif, avec des salles de conférences, des espaces de coworking, des clusters, etc. Au cœur de la ville, sur l’ancien site des manufactures, se situe le campus d’ingénierie et de design (la Cité du design y est déjà installée et la Faculté des sciences devrait les y rejoindre progressivement). Enfin, le campus du Nord, avec le CHU, les formations et structures de recherche en médecine et sport (construction en 2014 de nouveaux bâtiments). D’ici à cinq ans, la totalité des sites universitaires devrait avoir été rénovée et regroupée au sein de pôles universitaires situés au cœur de la ville.

“L’idée est de réinsérer les étudiants au cœur de la ville, précise Dominique Paret, directeur ESRI (enseignement supérieur, recherche, innovation) de l’agglomération de Saint-Étienne. Nous leur offrons un accès à une plate-forme multimodale intégrant le réseau de transports (les différents sites universitaires sont reliés les uns aux autres par le tram), des logements (l’agglomération a décidé de transformer une ancienne caserne de pompiers en résidence CROUS), une offre culturelle attractive et la présence d’entreprises.” Et d’ajouter : “Nous faisons partie des agglomérations qui financent le plus l’enseignement supérieur lorsqu’on rapporte les sommes que nous avons investies au nombre d’habitants. Il est vrai que notre statut d’EPA (établissement public d’aménagement) nous offre des leviers d’action.”

La ville de Saint-Étienne a obtenu le label de l’Unesco “Ville design créative”. Ce label implique de développer des projets locaux selon une méthodologie très participative. La ville a ainsi travaillé dès 2010 avec les établissements d’enseignement supérieur sur des “schémas campus”, afin de définir des chantiers prioritaires. Parmi ses projets : développer une bourse aux talents permettant de réserver un traitement VIP aux étudiants étrangers. Ou comment recruter de futurs ambassadeurs pour la ville.

Saint-Étienne Métropole en chiffres

• 22.000 étudiants.
• 93.000 déplacements d’étudiants par jour.
• 60 sites d’enseignement supérieur.
• 10 allocations postdoctorales financées chaque année.
• 7 laboratoires d’excellence (SISE-MANUTECH, IMU, IMUST, MILYON, CeLyA, HASTEC, ClerVolc).
• 7 réseaux labellisés “grappes” (Numélink, Pôle des technologies médicales, Mécaloire, Collectif designers +, Pôle agroalimentaire Loire, Logistique 42, Sporaltec).
• 3 pôles de compétitivité (Viaméca, Techtera et Minalogic).
• 2 Equipex (MANUTECH-USD, IVTV).
• 1 pôle de recherche et d’enseignement supérieur Lyon/Saint-Étienne.

Bordeaux investit dans l’immobilier universitaire et la vie étudiante

Autre ville. Même objectif. “Notre but : que l’université reste dans la ville.” Josy Reiffers, adjoint au maire de Bordeaux, chargé de l’emploi, du développement économique, de la recherche et de l’enseignement supérieur, porte actuellement le projet d’acquisition de terrains pour plus de trois millions d’euros afin d’en faire don à l’université en 2013. La ville de Bordeaux finance également à hauteur de 50.000 € la fondation de l’université de Bordeaux. Parallèlement, la ville a accompagné l’offre du quartier des Chartrons en matière de vie étudiante (cafétéria universitaire et sécurité des étudiants aux abords des établissements) pour le campus des Chartrons, un regroupement de 20 écoles d’enseignement supérieur privé, qui accueille 7.000 étudiants. Le domaine universitaire de Talence-Pessac-Gradignan, principal campus de l’agglomération bordelaise, accueille, quant à lui, environ 40.000 étudiants.

Maëlle Flot | Publié le