Schneider Electric se rapproche de l'enseignement supérieur

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Avec la transition énergétique, Schneider Electric est confronté à une évolution de ses métiers. Pour y faire face, l'entreprise a signé cet automne un accord-cadre de coopération avec le secrétariat d'Etat à l'Enseignement supérieur et la Recherche. Insertion des docteurs, développement de l’apprentissage…  Retour sur ce rapprochement avec Gilles Vermot Desroches, directeur développement durable de l'entreprise.

À quoi sert cet accord ?

Il entend accélérer et approfondir les liens que nous entre­tenons depuis des dizaines d'années avec l'Éducation nationale. Nous sommes en effet confrontés aujourd'hui à une évolution très forte des métiers à laquelle nous devons nous préparer. C'est pourquoi nous misons sur un rapprochement avec l'enseignement supérieur, via, notamment, des initiatives de coconstruction, des formations, des actions concrètes pour l'orientation, l'insertion professionnelle, la formation initiale comme continue, la promotion de la coopération scientifique internationale avec l'Algérie et la Colombie notamment, le développement de partenariats avec des établissements d'enseignement supérieur et la création de plateformes technologiques avec des instituts de recherche.

Dans cette convention, vous mettez l'accent sur l'insertion professionnelle des docteurs. Comment cela se traduit-il ?

Schneider Electric accueille aujourd'hui une vingtaine de doctorants : ils ne sont pas exclusivement issus de la recherche scientifique (automatismes, énergies renouvelables numériques) mais aussi des sciences dites “molles”, comme la sociologie, la psychologie du travail, etc. Parallèlement à cette présence de doctorants, nous embauchons cinq ou six docteurs par an. Au total, nous comptons une centaine de docteurs dans nos effectifs. À la longue, nous avons tendance à oublier quelle est leur formation ou leur diplôme : ils évoluent soit vers des postes de managers, soit vers des postes d'experts. Les docteurs présentent en effet une double compétence : une capacité à intervenir dans le management des entreprises et une expertise technique assez différente de celle des ingénieurs. Faire appel à des docteurs permet de fortement diversifier les profils avec lesquels nous travaillons.

Les docteurs présentent en effet une double compétence : une capacité à intervenir dans le management des entreprises et une expertise technique assez différente de celle des ingénieurs.

Comment expliquez-vous qu'en France trop peu d'entreprises fassent appel à des docteurs ?

Je ne sais pas répondre à votre question. J'ai toutefois le sentiment que tous les étudiants qui se lancent dans des études doctorales ne le font pas pour entrer dans une entreprise. Cela mérite d'être interrogé. Je n'ai pas vu beaucoup de docteurs rester sur le carreau quand ils s'adressaient à une entreprise, évidemment dans la mesure où leur discipline est adaptée à ses métiers. C'est l'inadéquation de leur formation qui peut les conduire à ne pas trouver d'emploi. Il faut qu'on embauche des doctorants mais il faut aussi que ces doctorants soient heureux.

Qu'apporte un docteur à une entreprise internationale telle que Schneider Electric ?

Nous sommes engagés dans la transition énergétique, porteuse de nombreuses innovations. Dans ce contexte, nous avons besoin de gens avec une vision globale que ne développent peut-être pas les business schools ou les écoles d'ingénieurs. Aucune grande entreprise industrielle ne peut s'exonérer de la compréhension des enjeux écologiques. Or, aujour­d'hui, l'université forme mieux à ces enjeux et offre une vision à 360°.

Vous vous engagez à développer l'apprentissage et à soutenir le développement de l'alternance...

Nous sommes convaincus qu'une formation est plus complète lorsqu'elle se fait en alternance. Les alternants apportent dans toutes nos équipes un regard différent sur nos métiers. Mais seules 10% des entreprises ont recours à l'apprentissage. Notre engagement est d'accepter de prendre en alternance beaucoup plus de jeunes que ceux que nous conserverons dans l'emploi. Pour ces jeunes, un passage par Schneider Electric constitue une belle carte de visite.

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Comment optimiser sa récolte de la taxe d’apprentissage  ? Comment améliorer l’insertion professionnelle de ses jeunes diplômés ? De quelle manière établir des partenariats avec des PME ? La réponse est dans Interface, la nouvelle lettre bimensuelle qui facilite les relations entre l’enseignement supérieur et le monde économique.

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