Sciences po : les recommandations de Jean Gaeremynck

Olivier Monod Publié le
Jean Gaeremynck, l’administrateur provisoire passe la main à Frédéric Mion, nouveau directeur et administrateur de Sciences po. Il a remis à la ministre Geneviève Fioraso ses recommandations pour l’avenir de l’établissement de la rue Saint-Guillaume.

La mission de Jean Gaeremynck en tant qu’administrateur provisoire de Sciences po s'achève. "Les recommandations de la Cour des comptes ont été hardiment mises en œuvre par les personnels, a déclaré Jean Gaeremynck lors d’une conférence de presse au ministère le 27 mars dernier. Des dossiers comme les charges de travail des enseignants ou les pratiques de marché public ont été engagés et ont progressé."

Le conseiller d’Etat a tout de même remis à Geneviève Fioraso un rapport contenant des recommandations pour orienter les évolutions prochaines de l’institut d’études politiques.

Procédure de recrutement

"Je ne vais pas revenir sur la dernière procédure, a décrété Jean Gaeremynck. Je tiens simplement à souligner qu’il s’agissait d’une procédure ad hoc. Rien n’est figé. Elle pourra évoluer dans le temps en prenant en compte les nouvelles conditions qui seront dictées par la loi."

Réforme de la gouvernance

"La gouvernance est une thématique large qui suscite beaucoup d’attentes. La gouvernance, c’est aussi un style de direction, une qualité du dialogue et de la communication en interne, une attention portée aux personnes. Il est possible d’envisager une pratique apaisante. "

Le statut de la FNSP

"Nous sommes ici dans une situation d’incertitude. Si la FNSP est un organisme divers d’organisation centrale, elle est soumise à des règles différentes en matière d’emprunt et de marché public. Or la FNSP a un emprunt toxique contracté auprès de Dexia à gérer. Il se pose aussi la question du statut de fondation. Je suis plutôt pour qu’elle le conserve."

Réforme des statuts de Sciences po

"Je recommande un calendrier serré. Il faut s’inscrire dans le mouvement engendré par le changement de conseil de direction et le changement de direction. Sur la méthode, je ne suis pas favorable à une grande commission de consultation qui engendrerait des débats sans fin. Nous pouvons nous en tenir aux instances légitimes existantes. On peut imaginer des groupes de travail émanant des différents conseils.
Selon moi, cette réforme ne doit pas toucher au code de l’éducation et il est souhaitable de conserver le système original d’organisation de l’IEP. Je soulève tout de même quelques points d’attention. Il existe statutairement un conseil scientifique de 125 personnes. C’est beaucoup trop pour être efficace. Par contre, il existe un bureau scientifique non statutaire mais qui fonctionne avec des personnes élues…"

Composition des conseils

"La composition des conseils a fait l’objet de critiques. Je pense qu’il serait bon de réévaluer la présence des enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs au conseil de direction. De même la formation continue n’est pas représentée, pas plus que les campus en région. Il faudrait remédier à cela.
Afin d’opérer un rapprochement entre le conseil de direction de l’institut et le conseil d’administration de la fondation, on pourrait imaginer de faire siéger le bureau de l’un chez l’autre et vice-versa.
Enfin, le ministère a exprimé le souhait d’être mieux informé des débats tenus au sein du conseil d’administration. En effet l’Etat y est représenté mais pas le MESR. Je pense que la nomination  d’un observateur présent au débat mais sans voix au vote pourrait résoudre ce problème."

La grogne étudiante

"Quelques étudiants ont fait un procès en illégitimité récurrent au conseil d’administration. Il s’agit d’un point de vue que je ne partage pas. Je pense que leurs attentes pourraient être satisfaites si les étudiants étaient invités lors des votes rectificatifs au budget tout au long de l’année. De plus, ils seraient représentés au CA si le bureau du CD était amené à siéger."


Olivier Monod | Publié le