Sciences po Paris devrait avoir prochainement un nouveau directeur, après six mois d'intérim. Les 19 et 20 septembre, le conseil de l'IEP et le conseil d'administration de la FNSP (Fondation Nationale des Sciences Politiques) se sont prononcés en faveur de la candidature de Luis Vassy.
Ce haut fonctionnaire a derrière lui une carrière de diplomate. Comme Emmanuel Macron et comme le précédent directeur de Sciences po, Mathias Vicherat, il est diplômé de l'ENA, promotion Léopold Sédar Senghor.
Il faisait face à deux autres finalistes au profil plus universitaire : Rostane Mehdi, directeur de Sciences po Aix et Arancha Gonzalez Laya, doyenne de l'école des affaires internationales de Sciences po Paris.
Sa nomination doit être officialisée par un décret du président de la République et par un arrêté du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche. Cette démarche reviendra donc à Patrick Hetzel, qui succède à Sylvie Retailleau, le 21 septembre.
Une gouvernance à stabiliser
Luis Vassy arrivera dans un contexte délicat. Depuis plusieurs années, la gouvernance de l'établissement peine à se stabiliser.
Le dernier directeur, Mathias Vicherat, a quitté son poste, le 13 mars, suite à des accusations de violences conjugales. En 2021, son prédécesseur, Frédéric Mion, avait dû quitter son mandat dans le sillage de l'affaire Duhamel, accusé d'inceste.
Une communauté à apaiser
S'ajoute à ces questions de gouvernance la nécessité d'apaiser le climat de l'établissement. Au printemps 2024, en écho au conflit Hamas-Israël, des tensions étaient apparues entre les étudiants. Les CRS avaient évacué un amphithéâtre occupé, à la demande de l'administrateur provisoire, Jean Bassères, ancien directeur général de Pôle Emploi (devenu depuis France Travail).
La rentrée 2024 semble s'être passée sereinement et des dispositifs ont été mis en place pour pacifier le dialogue. Mais il existe toujours "une volonté de mobilisation de certains étudiants autour de la situation de Gaza", notait l'administrateur provisoire lors de la conférence de rentrée.
Le futur directeur de l'IEP et administrateur de la FNSP devra donc faire montre de prudence à son arrivée.
