Sept IEP délocalisent leur concours à l’étranger

Mathieu Oui Publié le
 Sept IEP délocalisent leur concours à l’étranger
Sciences po - Concours commun des six IEP à Lille en juin 2012 // ©  Camille Stromboni
Les lycées français de Bangkok, Bogota, Casablanca et Shanghai accueilleront, le 24 mai 2014, un concours délocalisé d’entrée en première année de sept instituts d'études politiques. Le résultat d’une convention de partenariat signée entre ces établissements, le ministère des Affaires étrangères et l’AEFE (Agence pour l’enseignement du français à l’étranger). Objectif pour les IEP : attirer davantage d'étudiants venus de l'étranger.

Sept IEP de région (Aix-en-Provence, Grand Paris Ouest, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse) ont signé le 30 janvier 2014 avec le ministère des Affaires étrangères et l’AEFE (Agence pour l’enseignement du français à l’étranger) une convention de partenariat pour ouvrir quatre centres de concours délocalisés au sein de lycées français.
Ceux-ci seront ouverts à Bangkok (Thaïlande), Bogota (Colombie), Casablanca (Maroc) et Shanghai (Chine). Le concours commun d’entrée en première année sera organisé le 24 mai au sein des établissements mis à disposition par l’AEFE. Les frais d’organisation des concours seront pris en charge par les IEP.

Une déperdition des bacheliers français


Le dispositif, signé pour un an à titre expérimental, vise les élèves des 488 établissements français de l’étranger. Dans son discours, Laurent Fabius a précisé que seulement la moitié des quelque 13.000 bacheliers du réseau de l’AEFE poursuivaient leurs études en France.

“Nous devons améliorer notre attractivité et faciliter l’accès de ces élèves à notre enseignement supérieur. C’est un public francophone de haut niveau, avec des chances de réussite élevées”, a rappelé le ministre. Laurent Fabius a évoqué les difficultés concrètes des candidats éventuels à se déplacer en France pour passer le concours, à une période où ils se trouvent en pleine préparation du baccalauréat.

un Fort attrait des filières sélectives


Du côté de l’agence, on assure que la demande des élèves du réseau est forte, notamment pour les IEP, mais également pour les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs.

Les plus grands établissements de management ou d’ingénieurs sont déjà présents à l’étranger, analyse Hélène Farnaud-Defromont, directrice de l’AEFE. Soit ils démarchent eux-mêmes les lycées, soit ils passent par le réseau des salons et forums Campus France. Ils recrutent aussi nos élèves titulaires d’une bourse Excellence-Major.”

De nombreux bacheliers du réseau s’intéressent également aux classes prépas, qui représentent 20 % de leurs choix sur APB. “Non seulement la prépa ne les effraie pas mais, elle a plutôt un côté rassurant, car pour ces élèves expatriés et venant parfois de loin, cela constitue une transition avec le système des grandes écoles, dans un cadre connu du lycée et bien encadré.”

de Nouveaux partenariats à venir


Le partenariat signé avec les IEP devait être décliné à l’avenir avec d’autres établissements : des contacts ont été pris en ce sens, notamment avec un réseau régional d’écoles de commerce. “Le fait de travailler avec un réseau déjà constitué comme celui des IEP est un avantage car cela évite de multiplier les contacts individuels”, poursuit la directrice.

Du côté des IEP, on espère à la fois diversifier l’origine des candidats internationaux et renforcer la présence des instituts dans les pays où sont organisés les concours. La plupart des étrangers inscrits dans des instituts le sont aujourd’hui dans le cadre d’échanges ou de doubles diplômes. "En première année, nous comptons seulement 2 % d’étudiants venus de l’étranger, estime Pierre Mathiot, directeur de l’IEP de Lille. Pour la première édition du concours délocalisé, on pourrait espérer raisonnablement tabler sur 8 à 10 % d’intégration par le biais de ces concours.”

Mathieu Oui | Publié le