Selon l'ARCES, la communication s'affirme de plus en plus comme un enjeu stratégique des établissements

Sophie Blitman Publié le
Des services communication plus professionnels, davantage considérés comme stratégiques par leur direction, avec des missions prioritaires également en interne, dans le but de fédérer les personnels. Tels sont les principaux résultats de l’enquête bisannuelle que publie l’ARCES (Association des responsables de communication de l’enseignement supérieur).Des constats établis à partir des 266 réponses recueillies le plus souvent auprès des universités, qui se montrent de plus en plus présentes au sein de l’ARCES. 

La communication dans le supérieur : un métier de jeune femme

Si la communication est un métier majoritairement féminin, il l’est encore plus dans l’enseignement supérieur : les services com des établissements d'enseignement supérieur sont composés à 81 % de femmes, contre 56 % en entreprise. Autre caractéristique, la jeunesse de ces profils, puisque la moyenne d’âge s’élève à 40 ans.

Professionnalisation des services communication

Les services com’ se professionnalisent : leurs membres sont désormais composés à 56 % de personnes ayant une formation initiale en communication, soit un tiers de plus qu’en 2005. Côté diplômes, 70 % d’entre eux ont un bac+4 ou bac+5, un pourcentage qui croît doucement depuis 6 ans.
D’autre part, tandis que les effectifs augmentent globalement depuis 2005, les responsabilités des membres des services sont également plus importantes. A la tête de ces services désormais, plus de la moitié ont le titre "directeur" en non plus "chargé de mission". Des évolutions qui traduisent la dimension stratégique que les directions d’établissement entendent aujourd’hui donner à la communication.

Une mission stratégique, en interne comme en externe

Au fil des années, la communication s’affirme de plus en plus comme une mission stratégique des établissements d’enseignement supérieur. Ce constat de l’enquête de l’ARCES s’explique notamment par la prise de conscience des universités dans ce domaine. Les services som' sont notamment davantage associés au Comité de direction de l'établissement.
En outre, si les établissements considèrent toujours la construction et le développement de leur image comme essentiels dans un but, notamment, de recrutement, la capacité à « fédérer et créer un sentiment
d'appartenance » s’affiche désormais clairement comme une mission prioritaire
des services communication.

Pour répondre à ces enjeux, la communication diversifie ses outils, à commencer par l'utilisation des réseaux sociaux pour la com externe , répandue à 61 %. Les services participent aussi de plus en plus à des salons et s’investissent davantage dans la promotion par l’objet. Ce qui ne les empêche pas de continuer à se servir d’outils traditionnels comme les relations presse, l’événementiel, Internet ou encore l’édition.

Les business schools toujours les mieux dotées

Avec 5,8 personnes en moyenne, les services com des business schools restent les plus fournis : ils ne comptent que 3,8 personnes dans les écoles d’ingénieurs et si les universités en rassemblent 5,2, ce chiffre est à rapporter aux effectifs des personnels et étudiants, sans commune mesure dans les universités. C’est surtout au niveau des budgets des services com’ que les différences sont les plus frappantes : 502 k€ pour les business schools, contre 191 k€ pour les écoles d’ingénieurs, et 125 k€ pour les universités. Certes, la tendance est plutôt au rattrapage, mais pour 53 % des responsables communication des universités, le budget est insuffisant au regard des missions qui leur sont confiées.

Côté salaires, la tendance, dans les business schools, est à l’homogénéisation, avec une réduction du nombre aussi bien de « petits » que de « gros » salaires. En revanche, les rémunérations moyennes, comprises entre 26 et 50 k€ annuels, concernent 3/4 des effectifs. A l’inverse, les personnels des universités gagnent toujours majoritairement moins de 26 k€ (à 61 %) et les écoles d’ingénieurs semblent, peu à peu, se rapprocher de ce modèle (46 %).

Les Prix de la com’ 2011

Pour sa deuxième édition, l’ARCES (association des responsables de la communication de l’enseignement supérieur) a décerné, cette année, ses Prix de la com’ à des écoles d’ingénieurs et des universités.

L’école d’ingénieurs Lasalle-Beauvais a été récompensée pour sa plaquette corporate, l’X pour une brochure valorisant les recherches de ses laboratoires et l’INSA de Lyon pour une exposition photo sur ses personnels, une application iPhone et des vidéos virales. Le jury a salué la démarche originale de l’université d’Angers pour la promotion des élections étudiantes avec un kit de pâte à modeler et l’université d’Avignon pour des films viraux présentant les aspects de la vie universitaire. 

Sophie Blitman | Publié le