SolidariFrance : HEC expérimente le service civique de Martin Hirsch

Marie-Anne Nourry Publié le
Avec son nouveau programme SolidariFrance, HEC encourage les jeunes diplômés à effectuer leur service civique, avant d'entrer dans la vie active. Bernard Ramanantsoa , directeur général d'HEC, et Martin Hirsch , président de l'Agence du service civique, ont présenté ce dispositif le 15 juin 2010 à Paris.

« Les jeunes ont envie de s’engager pour changer le monde. » C’est le constat dont est parti Martin Hirsch pour mettre en place le service civique . Lancé en mai 2010, ce dispositif permet à tous les jeunes de 16 à 25 ans de s’engager, pendant une période de 6 à 12 mois, sur une mission utile. Les domaines concernés sont multiples (solidarité, environnement, santé, culture, éducation, sport, etc.), et chaque mission donne lieu à une indemnité et à une couverture sociale essentiellement prises en charges par l’Etat (440 à 640 € par mois). « Notre objectif est de recruter 10 000 jeune en 2010, 25 000 en 2011 et une jeune sur dix à l’horizon 2014 », affirme le président de l’Agence du service civique.

Pour que le service civique fonctionne, il est essentiel de toucher l’ensemble des jeunes, à la fois ceux qui rencontrent le plus de difficultés et… les plus diplômés. Bernard Ramanantsoa, directeur général d’HEC , l’a bien compris. A l’annonce de la création du service civique, la prestigieuse école a décidé de créer un club d’entreprises et d’associations partenaires pour mobiliser ses jeunes diplômés autour de l’engagement civique. « Dès la rentrée 2010, nos étudiants pourront signer un contrat d’engagement de service civique auprès d’une association, en même temps que leur contrat de travail avec l’une des entreprises du club », confirme Eloïc Peyrache, directeur délégué de la grande école de management.

Après Teach For America , SolidariFrance

« Depuis quelques années, nous réfléchissions sur la façon de structurer un projet pédagogique de façon très professionnelle», raconte le directeur général d’HEC. Le service civique de Martin Hirsch s’est présenté comme une opportunité pour l’école, dans la mesure où il répond à une vraie demande des étudiants : « S’engager, oui, mais à la condition que cet engagement soit structuré et ne nuise pas à la carrière à venir ». HEC s’est inspirée du modèle américain Teach for America, qui lui a inspiré le nom de son programme : SolidariFrance.

 « Une jolie histoire sur un CV »

Martin Hirsch est convaincu que le service civique n’est pas un « handicap » mais au contraire un « atout ». Pourtant, les jeunes diplômés qui acceptent de décaler leur entrée dans la vie active ne le font pas sans exprimer quelques craintes : « Et si je suis doublé par la promo suivante ? » Ils doivent prendre conscience que cette expérience est valorisante dans leur parcours. Et avec le programme SolidariFrance, les étudiants volontaires d’HEC ont un poste garanti à l’issue de leur service civique.

Plusieurs entreprises ont déjà rejoint le programme d’HEC : Crédit Agricole, Danone, Ernst&Young, L'Oréal, McKinsey, Orange, PriceWaterHouseCoopers, Procter & Gamble et Société Générale. L’objectif de Bernard Ramanantsoa est d’atteindre une vingtaine d’entreprises partenaires. Pour Alexandra Jolivet, responsable du recrutement chez Danone, « une mission de service civique démontre des compétences d’ouverture, demandées à un cadre chez Danone ». Quant à Florian Bressand, directeur de projets chez McKinsey, il estime que « cette expérience permet de gagner en maturité, ce qui est indispensable pour devenir un bon consultant ».

Marie-Anne Nourry | Publié le